La performance d’une entreprise qu’elle soit publique ou privée dépend de la valeur collective de son personnel d’autant plus que la gestion de ce personnel n’est pas aisée. Et comment trouver les mécanismes visant à garantir un bon niveau de salaire du personnel ? Comment le motiver ? Comment veiller au respect de son statut professionnel ? Comment promouvoir son épanouissement ? Ce sont autant d’interrogations qui reviennent sans cesse. Un cadre d’échanges entre les acteurs travaillant et s’interrogeant sur des problématiques Ressources Humaines a ainsi été initié dans ce sens, hier vendredi 13 janvier 2023, dans un complexe hôtelier, à Conakry.
Il s’agit de la deuxième édition du café RH (Ressources Humaines), un concept né d’une volonté de faire progresser la fonction de Gestionnaire des Ressources Humaines en Guinée.
C’est le ministre du travail et de la fonction publique qui a officié la cérémonie organisée à cet effet, en présence de son homologue des transports, du secrétaire général du ministère de l’enseignement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation, de l’ancien ministre Mansa Moussa Sidibé et des représentants d’entreprises.
A l’actif du Conseil Guinéen des Professionnels en Ressources Humaines (COGUIPRO-RH), les débats de cette années portent sur le thème : « le Renforcement des Relations avec les Services Publics partenaires des professionnels RH ».
A l’entame de son allocution de bienvenue, la Présidente du Conseil Guinéen des Professionnels en Ressources Humaines Mme Diallo Hadja Issagha a précisé que le Conseil Guinéen des Professionnels en Ressources Humaines (COGUIPRO-RH) en abrégé, existe depuis 2014 et compte en son sein plus de 180 membres qui sont pour la plupart des gestionnaires rompus à la tâche, des aspirants, des enseignants, des chercheurs, des formateurs, des institutions académiques de tous les secteurs, ainsi que des spécialistes intervenant sur des questions de ressources humaines, de l’emploi et de la formation.
Professionnaliser et promouvoir la contribution stratégique de la profession RH au succès des entreprises, en participant activement à l’amélioration des lois et normes de travail en République de Guinée, demeure sa principale vocation.
«L’ambition clairement affichée par notre Conseil est à terme de faire de lafonction RH en Guinée, un pilier incontournable d’une gestion efficientedes entreprises, le tout dans le respect des lois édictées en matière de droitdu travail. Dans ce cadre, nous organisons diverses activités dont entre autres: des déjeuners de travail, des diners débats, des journées d’études, de discussion et de réflexion, des séminaires et ateliers thématiques, des visites d’entreprises, des cafés-RH», a-t-elle déclaré.
Selon Hadja Issagha Diallo, la présente activité revêt un caractère symbolique et exaltant pour plusieurs raisons. D’une part, en ce sens que de haute personnalité ont répondu à l’invitation. Ensuite, parce que COGUIPRO-RH est à sa deuxième édition. Enfin pour le fait que la structure compte en son sein d’éminentes personnalités du secteur public-privé telles que le ministre des Transports, Monsieur Félix Lamah, qui est un des membres fondateurs, preuve éloquente des talents.
En organisant ce cadre d’échanges, martèle la présidente, la corporation ambitionne créer un cadre permanent de dialogue et de concertation avec ses partenaires des services publics en charge des lois et normes de travail, de l’emploi, de la formation et autres domaines d’activités liées aux RH, à travers des rencontres formelles et régulières. «Nous nourrissons l’espoir qu’à partir de ce cadre nous pourrons résoudre les nombreux problèmes auxquels nous faisons face et assister les services compétents de l’État dans l’accomplissement correct de leurs missions »,dit-elle.
Ainsi, le conseil souhaite dorénavant participer à tous les travaux, débats et discussions sur les projets de réformes des lois sociales en Guinée, que ce soit le Code du travail, le Code de la Sécurité Sociale, le Code des impôts, le Contenu local ou leurs textes d’application.Cependant, elle signale que le Code du travail comporte des insuffisances qui rendent son application parfois difficile:« Plusieurs textes sont caducs, certaines dispositions ne s’adaptent pas à nos réalités. Nombre de services publics ne jouent pas pleinement leur rôle. Plusieurs services publics n’ont pas les moyens de leurs missions. Le manque de politiques publiques constitue un autre goulot d’étranglement. Les écoles et les universités doivent réussir à développer chez les sortants les compétences dont les entreprises ont besoin. Les entreprises doivent donner la formation professionnelle continue à leurs employés. L’état doit créer les conditions nécessaires pour encourager et soutenir l’apprentissage. la formation professionnelle et l’emploi »,a-t-elle énuméré.
Elle reste toutefois convaincue que ces problèmes ne trouveront leur solution. C’est pourquoi, elle a réitéré la disponibilité du Conseil Guinéen des Professionnels en Ressources Humaines à accompagner les différents départements dans tous les efforts de conception, d’élaboration et de mise en œuvre de textes législatifs et règlementaires dans le domaine du travail, ainsi que de renforcement des capacités humaines et institutionnelles.
Plusieurs interventions ont ponctué les débats à cette occasion comme celui du ministre des transports, de l’ancien ministre Mansa Moussa Sidibé, du secrétaire général de l’ensemencement supérieur, de la recherche scientifique et de l’innovation mais aussi des partenaires à l’événement notamment NSIA Assurances et Orange Guinée.
Pour sa part, le ministre du travail et de la fonction publique, Julien Yombouno a déclaré qu’il s’agit d’une bonne initiative, que l’ensemble des gestionnaires des ressources humaines qui se retrouvent au niveau d’une même faîtière.
«Ce genre de rencontre, c’est quelque chose qu’on devrait perpétuer et mieux structurer en les rendant moins grandioses mais avec des groupes spécifiques bien structurés sur des thématiques. Aujourd’hui, nous avons besoin de ces professionnels pour la plupart du secteur privé, pour nous aider en tant que ministère du travail et de la fonction publique, à mieux concevoir des outils, à amender des textes régissant la législation du travail, nous aider à mettre en place des systèmes et plateformes pour une meilleure gestion des ressources humaines »
Chef d’un département stratégique, Julien Yombouno ajoute qu’il est gestionnaire des ressources humaines au niveau national, mais c’est aussi un des gestionnaires de ressources humaines au niveau du secteur privé, régi par le code du travail : « Je pense qu’on va continuer ce genre d’échange soit de façon bilatérale soit de façon générique », a-t-il conclu.
Outre les communications faites par les hautes personnalités, des panels sur la portée des ressources humaines au sein des entreprises ont couronné cette deuxième édition de Café-RH.
Alhassane Fofana