Avec un effectif de 402 détenus, dont 159 prévenus et 243 condamnés, la prison civile de Kindia est l’une des plus grandes maisons d’arrêt du pays, après celle de Conakry.
Cependant les conditions de détention »difficiles » sont à questionner. Outre l’exiguïté des cellules communément appelés »cales », les pensionnaires de cette prison civile tirent le diable par la queue. Pour la restauration, chaque détenu ne reçoit que 300 grammes de riz par jour. Les problèmes d’hygiène et de soins appropriés font également parti de leur quotidien.
Dans le souci de réorganiser l’administration pénitentiaire guinéenne, le ministre de la justice et des droits de l’homme s’est rendu dans cette maison d’arrêt, ce mardi 17 janvier 2023.
Connu pour son ardeur, Alphonse Charles Wright a déploré cette triste réalité d’un autre âge. Après avoir pris connaissance de l’effectif des détenus et de leur situation, le garde de Sceaux a exigé du parquet d’instance que chaque détenu ait un dossier individuel dans un délai raisonnable parce que les dossiers de tous les détenus étaient groupés.
Il a aussi exigé l’amélioration de la qualité de l’alimentation des détenus, Déjà que certains produits alimentaires de base notamment la patte d’arachide et le poisson fumé étaient en manque.
Ce qui a amené Charles Wright à menacer de résilier le contrat avec l’entreprise restauratrice.
« Les prisonniers ce ne sont pas des oubliés de la république ils ont des droits », a-t-il rappelé.
Et de s’interroger sous un ton énigmatique : « Comment la boussole doit marcher si les marins ne connaissent pas la direction. Alors dans ce cas le navire va tanguer ».
De son côté l’entreprise chargée de la restauration a promis de tout faire pour corriger les manquements soulevés par le garde des Sceaux.
Avant de quitter la maison d’arrêt, le ministre a payé à ses frais le coût des photos d’identité des détenus.
En quittant les lieux, notre équipe de reportage a aperçu dans la cour de cette prison des anciens détenus, notamment chaud-chaud et le nommé Souka, qui, aujourd’hui font office de conseillers auprès des autres détenus.
Alhassane Fofana