Contrairement à l’année dernière, la République de Guinée occupe la 84ème place dans le cadre du respect de la liberté de la presse, selon le rapport de 2022 publié cette semaine par reporters sans frontières.
Interrogé à ce propos, Sékou Jamal Pendessa, secrétaire général du Syndicat des Professionnels de la Presse de Guinée (SPPG), estime que ce changement de donne a été rendu possible grâce aux avancées considérables enregistrées depuis la prise du pouvoir par le CNRD.
« On peut expliquer le classement de la Guinée, qui a enregistré 25 points de bonne note, par le fait que les discours ont changé au niveau des autorités. Vous savez, depuis l’arrivée du CNRD, le président dans tous ses discours, tient des propos respectés à l’égard des journalistes guinéens. Il donne la garantie à la presse pour dire qu’on sera indépendant, qu’on peut mener des enquêtes sur la corruption, notamment sans s’inquiéter et ça c’est important. Il y a aussi du fait que depuis le 05 septembre il n’y a pas eu de journalistes emprisonnés et il n’y a pas presque de journalistes poursuivis sauf que nous, nous avons enregistré un cas à Dinguiraye, qu’on a finalement réglé à l’amiable. Il y a le fait que dans les émissions de débat, les journalistes font preuve de liberté de ton et c’est très intéressant de le noter aussi. Maintenant, il faut mettre à l’actif du syndicat de fait qu’aucun journaliste n’est en prison, aucun journaliste n’est poursuivi, parce qu’on s’est opposé. Alors si cela a été fait, ça veut dire que la Guinée n’allait pas enregistrer un tel score. Voilà ce qui explique un peu le classement de la liberté de la presse au niveau de la Guinée », a-t-il expliqué.
Plus loin, le premier responsable du SPPG pense qu’au-delà de ce résultat, il y a encore du chemin à faire pour que notre pays puisse encore aller de l’avant.
« Maintenant, il y a quand même des efforts à fournir et c’est ce qu’il faut dire aux autorités. Il faut faire en sorte que la loi sur le droit d’accès à l’information publique soit respecté, parce que jusqu’à présent les journalistes d’investigation ont du mal à trouver les répondants au niveau des départements ministériels et autres services de l’Etat. Il y a du fait qu’au niveau du palais Mohamed 6, les journalistes de la presse privée n’ont pas accès aux activités officielles qu’on y organise. Il faut donner la possibilité à tous les médias de couvrir librement les activités de la présidence. Sans pour au tant occulter, les patrons de médias s’ils ne font attention, c’est eux qui vont nous faire chuter l’année prochaine, parce que jusqu’à présent il n’y a pas de contrats de travail dans les entreprises de presse. Jusqu’à présent les journalistes sont mal payés. C’est inacceptable en ce 21ème siècle. Nous faisons tout au niveau du syndicat pour que les patrons reviennent à la table de négociations afin de signer la convention collective », a-t-il rassuré au cours d’une interview accordée à mosaiqueguinee.com ce mercredi 04 mai 2022
Mama Adama Sylla