Tout avait bien démarré ou presque. Les audiences foraines aux allures d’exutoire pour les participants et d’engagements précipités pris par les autorités, plutôt les concertations nationales qui ont lieu en ce moment au palais du peuple, nous révèlent tous les jours, son lot de surprises au goût divers.
Que de révélations qui renforcent la conviction de ceux qui ont constamment appelé à revoir, au bénéfice du peuple, une gouvernance faite de bric et de broc avec une forte dose de corruption. Il y a aussi des engagements et décisions à effet immédiat pris par les nouvelles autorités en réponse à certaines réclamations, ou tout au moins dans le but de bonifier son capital de popularité.
Ce jeudi 23 septembre, le Président de la junte a lâché la phrase choc, qui pourrait, elle seule, embrigader la transition, corser les débats sur les futurs choix. Bref, cette promesse faite aux jeunes par le Colonel-président, de ne plus recycler de cadres, est une promesse vague et ambiguë, mais qui trouve cependant une bonne résonnance chez ses interlocuteurs, et bien au-delà, ce à cause de la touffe de cadres, de moindre valeur, que le Président déchu à jalousement gardés auprès de lui, dans le gouvernement et à la présidence pendant trop longtemps.
A la suite de cette sortie du nouveau maitre de Conakry, des interrogations subsistent. Le recyclage dont on parle, concerne-t-il uniquement le futur gouvernement ou il sera élargi à tous les postes importants dans l’administration ?
Dans tous les cas, c’est un engagement impertinent et imprudent dans la mesure où ce n’est pas envisageable d’avoir un renouvellement tous azimuts en procédant à une rupture brutale à tous les niveaux.
Dans une équipe à la réputation peu reluisante, scabreuse d’ailleurs diront certains, comme il existait à foison sous le régime défunt, il y a toujours des bons, si non de très bons dont les résultats individuels de gestions de leurs structures respectives, plaident en leur faveur.
Espérons juste que la promesse ne vise qu’à débouter de leurs prétentions, de nouveaux anciens ministres du gouvernement Condé, et d’autres sangsues de l’économie nationale, des démagogues de nature, qui rodent dans les QG de la junte, qu’ils importunent de délation et d’entourloupe.
Mognouma Cissé