Intraitable en ce qui concerne le respect des procédures, le procureur général près la Cour d’appel de Conakry Alphonse Charles Wright a suspendu ce lundi toutes les habilitations des officiers de police judiciaire du commissariat urbain de Kenien (Dixinn).
Dans le cadre de la mission d’inspections inopinées qu’il a entamées depuis quelques mois dans les services relevant du ressort de la cour d’appel de Conakry Alphonse Charles Wright a été ahuri de constater qu’au niveau du commissariat urbain de Kenien les règles de procédure judiciaire les plus basiques sont foulées par les OPJ.
« On ne donne pas les habilitations à un officier de police judiciaire pour qu’il en dispose comme bon lui semble. Le cas du commissariat urbain de Kenien est révoltant, un cas hors la loi, hors la procédure de droit. Je ne peux pas comprendre qu’un service ou on a habilité des officiers de police judiciaire, travaillent dans les registres qui ne sont pas côtés et paraphés par les parquets d’instances. Ce qui veut dire qu’ils mettent l’infraction qui les semblent être à leurs humeurs, ils déchirent la page qu’ils souhaitent déchirer, ils placent les gens en garde-à-vue en dehors de toutes règles de procédure alors que tout juste à côté, il y a quand même un commissariat central. Au lieu de continuer à laisser ces actes impunis, nous avons décidé de prendre notre responsabilité. C’est de suspendre toutes les habilitations et de leur dire désormais de transmettre toutes les plaintes qu’ils recevront au niveau du commissariat central de la belle vue »,a-t-il indiqué.
Pour l’ancien président du TPI de Dubreka, il est inconcevable qu’un service de police judiciaire travaille en dehors des règles de procédure pénale et en dehors de toutes les procédures résultant du droit pénal. C’est pourquoi poursuit-il, « nous avons le droit de suspendre tout officier de police judiciaire qui travaillera en dehors de toute règle de procédure. Désormais, le service de police urbain de Kenien n’est plus habilité à recevoir des plaintes et à poser des actes de police judiciaire et les OPJ ne peuvent plus poser des actes judiciaires », a-t-il déclaré.
Alhassane Fofana