Cen’est un secret pour personne, le Bassin du fleuve Niger est confronté à une forte dégradation de son écosystème naturel, sous l’effet du changement climatique et une raréfaction notoire de financements.
C’est justement pour remédier à ces difficultés, que les travaux de l’atelier national de concertation sur l’opérationnalisation du fonds régional d’adaptation au changement climatique et le paiement des services environnementaux (FRACC/PSE) dans le Bassin du fleuve Niger, ont été lancés, ce vendredi 03 Mars, à Conakry.
C’était sous l’égide du secrétaire exécutif de l’ABN en présence du secrétaire général du ministère de l’énergie et de l’hydraulique et de la présidente du comité ad-hoc pour l’opérationnalisation dudit fonds.
Cette dynamique qui s’inscrit dans le cadre de la gestion efficace des ressources en eau du Bassin, fait suite aux instructions des chefs de l’État et de gouvernement de l’ABN qui, conscients de l’état de dégradation du fleuve Niger à travers les effets du changement climatique qui s’accentuent sur ses ressources naturelles, ont instruit en 2016 le secrétariat exécutif de procéder à la mise en place de ce fonds. Elle s’inscrit dans le cadre de la gestion des ressources en eaux dans le cadre du Bassin.
D’entrée, la présidente du comité ad-hoc pour l’opérationnalisation du fonds régional de changement climatique et le mécanisme de paiement des services environnementaux dans le bassin du Niger a rappelé quedepuis des années, l’ABN ne vivait que des cotisations de ses États membres et de l’appui de quelques partenaires techniques et financiers.
«Aujourd’hui, ces fonds s’amenuisent tous les jours, les cotisations des Etats membres ne tombent pas comme cela se doit. Les appuis des partenaires techniques aussi s’amenuisent du jour au lendemain. Alors, les chefs d’État membres de l’ABN ont décidé, lors du 11ème Sommet tenu à Cotonou, de créer ce fonds régional. Et pour mener à terme ces plaidoyers. Ils ont décidé de créer un comité ad-hoc qui passera dans les neuf pays membres de l’ABN pour faire le plaidoyer au niveau de chaque pays afin de trouver des ressources durables endogènes pour alimenter ce fonds. De jour en jour le bassin est ensablé or, vous savez bien que l’eau c’est la vie et la vie ces la vision intégrée de l’eau. Donc, il faut que chacun des pays membres puisse adhérer à cette vision afin que nous ayons des fonds à nous même pour pouvoir gérer tous ces impact négatif dans le bassin du Niger aujourd’hui. C’est ce qui nous fait courir à travers les États pour venir faire ce plaidoyer et avoir l’adhésion de chacun des pays membres de l’ABN »,a déclaré Christine A.Gbedji VYAHO.
Elle ajoute que l’atelier de Conakry permettra dans un premier temps d’identifier et de collecter les documents nécessaires pour l’élaboration du texte juridique. Ensuite de mener des concertations avec les acteurs politiques, imposables et bénéficiaires afin d’aboutir à la position officielle du pays par rapport au FRACC et ses modalités de mise en place. Enfin, de restituer les conclusions et recommandations des pays aux autorités en charge de l’hydraulique.
La mission de plaidoyer et de consultations qu’elle conduit va permettre aux pays membres de l’ABN d’adopter les modalités d’opérationnalisation du FRACC avec une option du mécanisme pour les Paiements des Services Environnementaux (PSE) dans le Bassin.
De son côté, le secrétaire exécutif de l’ABN a signalé que les concertations nationales seront élargies aux neuf pays membres de l’ABN.
«On est en Guinée, qui est la quatrième étape, pour consulter l’ensemble des acteurs nationaux pour qu’ils apportent leur contribution. L’objectif finale c’est de réunir les avis et les textes de l’ensemble des neuf pays et réfléchir à travers un atelier régional par la suite pour concocter un texte de consensus qui sera basée sur la charte de l’eau de l’ABN et ces cinq annexes. C’est pourquoi cet atelier regroupe beaucoup d’acteurs locaux qui viennent des différents services des départements ministériels », a indiqué Abdérahim Biremé Habib.
Pour sa part, le secrétaire général du ministère de l’énergie, de l’hydraulique a salué la mise en place des mesures d’adaptation et d’atténuation conséquentes prises à temps par l’ABN. Selon lui, la vision de la Guinée est de faire de l’eau et de son utilisation, un facteur de bien-être social et de développement économique inclusif bénéfique à toutes les couches sociales du pays.
Avant de réitérer l’adhésion de son pays à la dynamique, il a signalé qu’elle est en synergie avec l’un des axes opérationnels de la politique de l’eau de la Guinée, notamment l’axe opérationnel qui consiste à l’élaboration et la mise en œuvre d’une stratégie de financement du secteur de l’eau.
«La Guinée s’inscrit dans le soutien au processus de mise en place du Fonds Régional d’Adaptation au Changement Climatique et d’un mécanisme de paiement des services environnementaux dans le bassin du Niger »,a martelé Ahmed Sékou Keita.
Alhassane Fofana