Les forces armées guinéennes et libériennes, envisagent de faire front commun pour protéger la frontière entre les deux pays. Cette nouvelle collaboration militaire fait suite à la venue du président Libérien, Georges Weah en Guinée, en compagnie du ministre de la défense de ce pays limitrophe.
Au cours de cette visite, les deux Chefs d’Etats, se sont entendus sur le fait qu’aucun des deux pays, ne serve de base arrière pour les ennemies, dans le but de déstabiliser l’autre.
Le président Alpha Condé et son homologue, avaient donc mis l’occasion à profit pour mettre en place deux comités techniques, pour faire en sorte que la sécurité soit perceptible au niveau de la frontière Guinéo-Libérienne, souvent qualifiée de poreuse.
C’est ainsi, qu’une délégation technique de la Guinée, s’est à son tour rendue au Libéria, les 22 et 23 juillet 2019 pour mettre en route cette opération conjointe le long des deux frontières.
Ce mardi, 10 septembre 2019, à l’issue d’une deuxième réunion de planification, les deux comités techniques (Guinée et Liberia), étaient face à la presse, pour donner la quintessence de cette opération conjointe.
Le colonel Michel Ange Bangoura, président du comité technique de la partie guinéenne, qui s’est exprimé en premier, a tout d’abord rappelé ce sur quoi les deux Etats se sont entendus.
« …Nous nous sommes dits, parlant sur le plan militaire, ayant reçu l’ordre du politique, qu’il serait mieux de projeter une opération conjointe le long de nos frontières, avec des objectifs bien déterminés. Faire en sorte que les personnels des forces armées guinéennes et des forces armées libériennes travaillent en synergie pour faire ressortir l’impact de la présence de leurs forces armées respectives », a-t-il rappelé.
L’officier, a par ailleurs souligné que c’est un processus qui ne fait que commencer et que c’est la quatrième région militaire, à savoir la région de N’zérékoré, qui sera concernée pour un premier temps, par cette opération.
De son côté, la cheffe d’Etat major adjointe de l’armée libérienne, la générale de brigade Géraldine Georges, s’est plutôt penchée sur la nécessité pour son pays de nouer ce genre de collaboration avec ses voisins directs.
« Le Liberia a passé une période de crise. Et le Liberia n’était pas le seul pays de l’union Mano-River, à avoir souffert de cette crise. Donc pour éviter de nous retrouver encore dans de telles situations, nous avons décidé de faire une manœuvre conjointe le long de nos frontières, afin de mettre fin à la criminalité. C’est la première fois avec la Guinée, mais nous avons ce genre d’opération avec la Côte d’Ivoire… Donc même si ça a pris du temps, mais nous comprenons que c’est le temps pour nous de s’unir et de mener cette opération », a-t-elle laissé entendre.
A noter qu’après la phase de planification de cette opération conjointe, « une sensibilisation sera engagée, pour faire comprendre aux populations des localités concernées qu’une manœuvre militaire sera engagée dans leur voisinage, pourvu qu’elles ne soient pas surprises de la présence des militaires et des actions qui peuvent être menées », a assuré la cheffe d’Etat major adjointe de l’armée Libérienne.
Ce sont les moyens de bord des deux armées, qui seront utilisés pour mener à bien cette opération conjointe, visant à protéger la frontière entre les deux pays.
Doura