C’est une pratique qui commence à devenir coutume dans les États de l’Afrique de l’Ouest.
Après le Mali et la Guinée, c’est autour du Burkina Faso de voir son président évincé du pouvoir.
Interrogé sur la recrudescence de ce phénomène, Kabinet Fofana, analyste politique pense que ces coups de force sont dues aujourd’hui à plusieurs raisons. Tout de même, il affirme que cette méthode n’est nullement la solution pour sortir le pays de l’ornière.
« Il y a un constat qui est aujourd’hui implacable, c’est un peu ce qu’on peut peut-être appeler « l’épidémie des coups de force ». En l’espace d’un an et demi il y a 4 présidents qui sont tombés dont un qui a été officiellement tué au front, je parle d’Idriss Déby. Il y a donc naturellement eu une espèce de recrudescence des coups d’État. Les raisons sont doubles. Premièrement, c’est qu’il y a la question sécuritaire, c’est valable pour le Mali et Burkina Faso. La deuxième raison est liée au changements constitutionnels opportunistes. C’est le cas de la Guinée où ceci a été mis en avant comme étant une raison de l’irruption de l’armée au sein de l’espace politique. Au-delà de tout ça, il y a une véritable question à se poser sur le modèle démocratique. Est-ce-que, parce que les réponses politiques n’ont pas été données à une situation que l’armée à la légitimité de dégommer un président élu en lieu et place des populations? Certes, on me dira que le putsch au Burkina Faso par exemple a été salué. Oui, peut-être c’est une évidence, mais sauf que ce n’est pas par cette voie là que l’on trouve la solution », a-t-il souligné.
Il estime par ailleurs, que la société civile et la classe politique doivent mettre en place des mécanismes permettant de lutter contre les putschs.
« Je pense qu’il est aujourd’hui fondamental que l’on questionne notre modèle politique. Que la société civile et la société politique essayent en réalité de réfléchir à un mécanisme qui permet de parer à ces putschs perpétuels. Et je pense que la première solution serait aujourd’hui de déterminer réellement le rôle de l’armée », a-t-il dit au cours d’une interview accordée à mosaiqueguinee.com, ce mercredi 26 janvier 2022
Mama Adama Sylla