Décédé le 30 novembre dernier, l’ancien ministre des mines et de la géologie, Elhadj Ibrahima Soumah a reçu les derniers hommages dus à son rang ce vendredi 9 décembre à la maison des jeunes de Coyah sa ville natale, avant de rejoindre sa dernière demeure en présence des ministres Alpha Bacar Barry et Moussa Magassouba.
Parents, amis et anciens collaborateurs, tous ont parlé du défunt, notamment son sens élevé d’humanisme et de patriotisme.
Le maire de Coyah Abou Soumah, a soutenu que l’ancien ministre Ibrahima Soumah « avait l’habitude de prêter une oreille attentive à tous les problèmes que les populations de Coyah lui posaient », quand il revenait dans cette préfecture.
« Il nous vient aujourd’hui dans un cercueil, nous ne pourrons plus lui poser nos problèmes », a-t-il lancé.
L’oraison funèbre de cette cérémonie d’hommage a été lue par l’ancien premier ministre, Ahmed Tidiane Souaré, grand ami et fidèle compagnon du défunt. Dans sa prise de parole pleine d’émotions, cet ami personnel du défunt a affirmé que face au décès de l’ancien ministre Ibrahima Soumah, « Coyah et toutes les villes sont affligées, pleurent et se lamentent » et qu’il « replonge la cité brutalement dans le statut d’orphelin, avec la perte cruelle d’un de ses illustres patriarches ».
Poursuivant, il dira que les œuvres du défunt furent abondantes et majestueuses car, toujours guidé par des valeurs et vertus qu’il a défendues sa vie durant.
« Homme de terrain, de laboratoire et de bureau, le Ministre Ibrahima Soumah a touché à tout, il a tout visité dans le secteur minier en y pratiquant les cadres, les ouvriers, les expatriés ainsi que les formations syndicales. Il a servi et écouté, il a suivi, impulsé, coordonné et dirigé avec obligations de résultats pour chacun, grâce à une pédagogie et un leadership propre à lui. (…). En fait, le Ministre Ibrahima Soumah fut l’artisan légitime de l’amendement N°1 qu’il a initié, négocié et signé en 2001 dont l’application a induit la révolution minière ayant permis de libérer des milliards de tonnes de bauxites piégées dans la généreuse convention de la CBG de 1963. C’est ce coup de génie du Ministre Ibrahima Soumah qui a favorisé l’essor bauxitique de la région de Boké et environs, avec l’arrivée et l’installation de nombreuse sociétés minières comme GAC, SMB, Chinalco, Alufer, Rusal etc. Pour tous ces hauts faits largement bénéfiques à l’économie nationale, il n’est ni flatteur ni exagéré de dire que le nom du Ministre Ibrahima Soumah appartient à l’histoire minière de notre pays », a-t-il lancé.
Hautement représentée à cette cérémonie d’hommage, la chambre des mines par la voix de son président Ismaël Diakité n’a pas manqué de magnifier et reconnaitre à sa juste valeur, l’immense service qu’a rendu le défunt à la nation guinéenne en général et, plus particulièrement, au domaine minier guinéen.
Il dira, ensuite, que « la disparition d’Ibrahima Soumah est une immense perte pour les miniers guinéens ».
L’association des écrivains de Guinée à laquelle il appartenait était également représentée à cette cérémonie.
La famille mortuaire à travers un discours lu par la nièce du défunt, a salué et remercié tous ceux et celles, de près ou de loin, qui ont compati à leur douleur.
Elhadj Ibrahima Soumah, né en 1937 à Coyah, a été entre autres, ministre des mines et de la géologie, ministre de l’enseignement technique, ambassadeur au Libéria et écrivain avec à son actif, plusieurs ouvrages. Il repose désormais dans le quartier M’Balousorya dans la commune urbaine de Coyah, laissant derrière lui 3 enfants et 3 veuves.
MohamedNana Bangoura