En dépit de la non exécution du mandat d’amener décerné contre Amadou Damaro Camara, le procès intenté contre lui et ses coaccusés pour des faits de détournement de deniers publics, enrichissement illicite, blanchiment de capitaux, corruption dans le secteur public et privé, prise illégale d’intérêts et complicité, s’est poursuivi devant la chambre de jugement de la CRIEF avec la suite de la comparution de l’ancien questeur de la neuvième législature Michel Kamano.
Lors de son interrogatoire, l’ancien député qui continue de rejeter les faits à eux reprochés, n’a pas caché sa frustration devant la cour. Il a surtout dénoncé le sort qui lui est réservé en dépit de tout le service qu’il a rendu à la nation. D’après le prévenu, il n’y a jamais eu de détournement de 15 milliards. D’ailleurs il ajoute n’avoir jamais eu à l’esprit de détourner de l’argent.
« J’ai eu de l’argent, j’ai vu de l’argent, j’ai géré de l’argent qui n’a rien avoir avec 15 milliards. Surtout 15 milliards qu’on a déjà pollué avant de me les remettre. Je ne me reconnais en rien. Ma frustration c’est que après tout ce parcours pour lequel j’ai eu des appréciations au niveau national et international, j’ai eu les titres de commandeur de l’ordre national de mérite guinéen et français que je me retrouve à la barre pour justifier la gestion de 15 milliards c’est ça qui m’affecte. J’ai refusé des choses qui dépassent les 15 milliards. Et qu’après tout le parcours je ne me suis pas noyé dans la mer, je vais venir me noyer à la marre ? »,a-t-il déploré.
L’accusé a aussi évoqué le cas de Zenab Camara, déclarant qu’elle n’a ni de près ni de loin été mêlée à la gestion des 15 milliards incriminés.
Le juge Francis Kova Zoumanigui, a ainsi renvoyé l’audience au 15 mai prochain pour l’exécution du mandat d’amener décerné contre Damaro et la production par la BCRG de la preuve de la disponibilité des cinq milliards allégués par Michel Kamano.
Alhassane Fofana