L’interrogatoire sur le fond de l’ancien directeur général du fonds d’entretien routier (FER) se poursuit devant la chambre de jugement de la CRIEF. Peu après l’ouverture de l’audience du jour, le président de ladite chambre, Francis Kova Zoumanigui, a demandé à l’accusé s’il avait réussi à récupérer les pièces justificatives des montants issues des études dont il avait parlé et ceux d’une entreprise appartenant à son épouse.
En retour, le prévenu Souleymane Traoré a indiqué qu’en ce qui concerne l’entreprise, son épouse est en train de réunir les documents. Il a souligné avoir même été en contact avec la Banque Centrale pour pouvoir être en possession des pièces comptables établies à la suite des consultations qu’il faisait. S’agissant des libellés des frais de missions, qu’il effectuait, il a affirmé qu’ils sont disponibles au FER. Il signale ainsi à l’endroit de la chambre de jugement qu’il n’y a aucune corrélation entre les ressources du FER et ses propres ressources, dans les rapports d’audits.
S’appuyant sur les rapports produits par la CENTIF, en ce qui concerne les mouvements enregistrés sur ses différents comptes, le plus souvent des dépôts faits par des tiers, l’accusé a estimé que c’était la plupart du temps de l’argent issus de ses activités aurifères et agricoles.
Parlant des personnes qui faisaient les différents dépôts sur ses comptes, il a indiqué que c’était des tiers à qui il remettait de l’argent parce que ses fonctions et son temps ne lui permettait pas de le faire. « Depuis 10 ans, je fréquente rarement les banques, que ce soit pour des opérations de retrait ou de versement », a-t-il indiqué.
Interrogé sur ses avoirs, avant sa prise de fonctions au FER, l’accusé Souleymane Traoré rappelle qu’il disposait entre autres : « d’une maison à Kankan, un terrain acheté en 2001, 3 terrains à Samatran, 2 nus et un terrain que j’ai bâti. Puis, j’ai le terrain de Nongo, acquis en 2009 et je l’ai bâti en 2012. Une villa dans mon village Tiguibiri », a-t-il énuméré.
Et lorsqu’il était au FER, il a fait cas d’une cour commune de 10 appartements de 2 chambres salon chacun, qu’il a mis en location à Lambanyi.
Parlant du fonctionnement du FER, le procureur spécial lui a demandé si la direction avait besoin de l’aval du conseil d’administration ? Ce que l’ex directeur du FER a répondu par l’affirmative. En précisant que les « grandes décisions sont toujours soumis à la validation au conseil d’administration, tel que la construction du siège, le changement des statuts », a-t-il signalé.
En ce qui concerne l’achat, en lieu et place de la construction du siège du FER, Souleymane Traoré a fait savoir que c’était depuis 2015, il avait été décidé de construire le siège.
« C’était d’ailleurs l’un de mes défis quand je suis arrivé à la tête du FER. On est passé de l’idée de construction à l’achat du siège, parce que le terrain qu’on nous avait octroyé à Koloma a été repris par l’Etat, mais aussi nous étions dans l’incapacité de mobiliser des fonds », explique-t-il, en précisant que le siège a coûté environ 85 milliards GNF.
L’empereur des poursuites a alors cherché à savoir par quel moyen la direction a obtenu l’accord du conseil d’administration ? Il a dit que c’était par une session de consultation téléphonique.
Alhassane Fofana