La contestation contre la tentative de destitution du président de la Cour constitutionnelle par ses conseillers gagne de l’ampleur. La cellule Balai Citoyen, a dévoilé jeudi un mémorandum d’une dizaine de lignes adressé aux institutions, aux partis politiques, aux ambassades et à la société civile. L’organisation s’insurge et appelle à une mobilisation de l’ensemble des forces vives face à ce qu’elle qualifie de rébellion orchestrée par les conseillers de la Cour constitutionnelle contre le président de l’institution, Kelefa Sall.
Devant les journalistes, le coordinateur général de la cellule Balai Citoyen de Guinée n’est pas passé du dos de la cuillère. Selon lui: «C’est une insulte même à la mémoire du peuple souverain de Guinée que des délinquants fassent une motion de défiance contre le président de la Cour.»
Déjà que les textes qui régissent le fonctionnement de la Cour constitutionnelle sont clairs en matière de destitution du président, la cellule Balai Citoyen de Guinée précise qu’il n’en n’est pas question que le président de cette institution soit injustement demis de ses fonctions.
«Tant que la Cour suprême ne se réunit pas de façon conjointe avec la Cour constitutionnelle, il est inadmissible. Même Alpha Condé ne peut pas démettre Kéléfa Sall, que cela soit clair dans l’esprit. Dès ce lundi, nous allons nous mobiliser, le premier délinquant à empêcher Kéléfa Sall d’accéder à son bureau marchera sur notre cadavre. On a déjà pris langue avec les partis politiques de l’opposition. Je l’ai toujours dit, il sera inadmissible en Guinée, de rêver d’un troisième mandat pour Alpha Condé… Nous en appelons donc à la mobilisation des partis politiques, des syndicats, la société civile et les médias»,ajoute l’activiste.
Les organisations de la société civile restent minées par des querelles qui pourraient affecter toute lutte de celles-ci. C »est pourquoi, le vice-président de la structure appelle les uns et les autres à s’affranchir de ces querelles.
«Lorsqu’une question intéresse la vie de la Nation, je crois que nous devons mettre nos ego à part et essayer de s’unir pour combattre toutes les personnes de mauvaise foi qui veulent mettre tous nos acquis démocratiques à l’eau»,lance François Loua.
Selon l’alinéa 2 de l’article 11 de la loi organique L06 sur la Cour constitutionnelle, le président de l’institution ne peut être destitué qu’en cas de condamnation ou de parjure constatée par une réunion conjointe Cour suprême-Cour constitutionnelle et sur la demande de la Cour constitutionnelle.
Alhassane Fofana.