La distribution des droits d’auteur versés aux artistes a débuté il y a une semaine. Mais le montant est jugé insuffisant pour contenter les quatre mille artistes concernés. De trois milliards 700 millions de francs guinéens l’an passé, le montant est ramené à un milliard 900 millions cette année.
Le premier responsable du Bureau Guinéen de Droit d’Auteur (BGDA), Abass Bangoura, qui a fourni ces données à notre rédaction, a indiqué qu’il a même fallu une négociation avec la commission Art et culture de l’Assemblée nationale, pour que la somme arrive à un milliard neuf cent millions.«Cela est insignifiant pour nous. Avec cette somme, il y a des artistes qui n’arrivent même pas à trouver des médicaments quand ils ont des maux de tête», a-t-il déploré.
Nous donnant la clef de répartition de ce montant jugé dérisoire, Abass Bangoura a démenti les rumeurs selon lesquelles certains n’ont eu que 50 mille francs guinéens.
«Pour une oeuvre, vous avez l’auteur, le compositeur et l’arrangeur. L’arrêté du ministère de la Culture dit que les 50% reviennent à l’auteur, 25% au compositeur et 25% à l’arrangeur. Il y a des artistes qui ont reçu un million mais la plus petite somme est de cent mille francs. Il n’y a jamais eu cinquante mille francs. Je suis surpris par ceux qui disent que certains artistes ont reçu une somme de cinquante mille. Il n’y a pas moins de cent mille. Le droit d’auteur se paye en fonction du nombre d’utilisation de l’oeuvre de l’artiste. Par exemple, une radio utilise 10 fois les oeuvres de Bambino et une seule fois celles d’Abass Yansané, pensez-vous qu’ils auront la même somme ? C’est pourquoi, je vous ai dit que c’est l’oeuvre qui accouche le droit», a expliqué directeur général du BGDA.
Notre interlocuteur a aussi dénoncé le refus catégorique, selon lui, de la presse privée de payer le droit d’auteur.
Aissata Barry