Menacés d’être expulsés de leurs maisons dans un délai d’un mois par le département de l’habitat, les habitants de Kaporo-rails semblent ne pas vouloir se plier à cette décision.
Selon nos informations, leur avocat est en train de réunir tous les dossiers afin de contrecarrer la décision de déguerpissement du ministère de l’habitat.
Des écrits auraient également été envoyés à plusieurs institutions dans le but d’obtenir gain de cause.
La rédaction de Mosaiqueguinee.com, est donc allée à la rencontre de certaines personnes concernées par ce déguerpissement pour en savoir un peu plus.
Sous couvert d’anonymat, un de nos interlocuteurs, s’appuyant sur des documents en sa possession, est revenu sur la genèse de leur installation sur cette zone dite réservée.
Selon lui, deux arrêtés ministériels prouvent à suffisance que leur installation sur les lieux, est tout sauf anarchique et illégale.
Il s’agit des arrêtés des ministres de l’habitat Moussa Diakité, de la première République, et Capitaine Kerfala Camara, de la deuxième République.
«Ici en général, on dit que c’est le centre directionnel de Koloma. Mais à un moment donné, lors de la première République, l’Etat avait besoin pour cause d’utilité publique, de la zone pour la construction de la cité des médecins qui se trouve juste en bas. Et là-bas, on appelle Kipé 1. Le long de la piste de l’aéroport aussi, des gens ont été déplacés. Et pour cela, ils ont été envoyés ici à Kipé 2. Ils ont donc à travers des arrêtés, déclassé Kipé 2, de la zone directionnelle de Koloma. Pendant la deuxième République également, des gens ont aussi été déplacés pour venir ici. Donc c’est pas une installation anarchique. Ces lieux avaient même été déclarés zone d’habitation à moins standing», a-t-il expliqué.
Pour conforter ses affirmations, notre interlocuteur a apporté d’autres précisions.
«C’est ainsi, avec un financement de la Banque Mondiale, ils ont envoyé l’eau et le courant. J’étais même parti à la SONEG voir la carte. Et là-bas quand j’ai posé la question concernant la zone réservée dont on parle, on m’a répondu que la Banque Mondiale ne finance jamais des travaux dans une zone réservée. Vous pouvez vous- même remarquer que de l’autre côté de la transversale, il n’y a pas d’adduction d’eau. Ce qui veut dire que de ce côté, c’est pas une zone déclassée », a-t-il indiqué.
A noter que sur les deux arrêtés ministériels que nous avons eu à parcourir, il est clairement mentionné les conditions dans lesquelles l’Etat pouvait se réserver le droit de récupérer les domaines cédés à ces populations.
C’est d’abord le non payement du montant de 7.500 Sylis dans les trois mois de l’échéance, le non nettoyage et la non clôture de la parcelle six mois après la signature de l’arrêté de cession, mais aussi la non implantation d’un bâtiment sur la parcelle dans la première année du délai de mise en valeur définitive, fixé à trois ans.
Affaire à suivre !
Abdou Rahaman Diallo