Soucieuse de la situation sociopolitique de la Guinée, une délégation ONU-CEDEAO a dans un communiqué publié récemment, demandé aux nouvelles autorités de fournir dans de meilleurs délais un calendrier acceptable de tous pour le retour à l’ordre constitutionnel tout en les exhortant au respect des dispositions légales dans le cadre de la récupération des biens de l’État pour éviter des violences.
Intervenant à ce propos, Édouard zotomou Kpogomou, membre de l’ANAD met en doute la clarté de la première demande de cette délégation et déplore le fait que l’occasion n’a pas été offerte aux leaders politiques du pays de la rencontrer.
« En ce qui concerne le communiqué de la délégation conjointe ONU- CEDEAO, je crois qu’il est resté derrière un langage très diplomatique. Parce que, quand on parle de délai acceptable ou de meilleur délai, chacun peut l’interpréter à sa manière. D’abord, j’avais noté personnellement un point de faiblesse, parce que quand la délégation doit venir en Guinée ou dans un autre pays, avant d’arriver, la délégation se fait un ordre du jour, disons un agenda et déterminer qui elle veut rencontrer ou ne pas rencontrer, mais on invite les formations politiques à s’apprêter pour aller rencontrer la délégation mixte sur place, il n’y a pas de possibilité cela veut dire que justement il y a eu des interventions leur demandant de ne pas rencontrer tel ou tel. Il n’appartient pas au gouvernement de dire à la délégation de l’ONU, de surcroît de ne pas rencontrer tel ou tel. On peut leur refuser l’accès, une fois qu’elles demandent à venir rencontrer les autorités. Je trouve que ça ne se devait pas », a-t-il dénoncé.
Parlant des échauffourées qui ont éclaté ces derniers temps dans le pays concernant la récupération des biens de l’État, Edouard Zotomou estime que cela ne devrait en aucun cas avoir lieu, en ce sens que les dirigeants sont dans leur droit.
« Concernant les échauffourées qui ont éclaté ces derniers temps, c’est quand même regrettable qu’on soit arrivé à ce point. Ce ne sont pas des mesures d’exécution de la CRIEF qui ont amené tous ces mouvements, mais je crois que c’est la perception de la manière par laquelle les choses sont en train d’être faites. L’idée de pouvoir récupérer les biens de l’État, est une très bonne chose, mais si on doit cibler ou alors on laisse entendre qu’il y a des tendances de ciblage, en ce moment les uns et les autres vont s’aligner et essayer de réagir conséquemment. Nous, nous ne leur disons pas de faire cela. En tout cas, au niveau des partis politiques, nous voulons rester légalistes, c’est pourquoi nous avons toujours demandé au CNRD d’ouvrir un cadre de dialogue au cours duquel tout peut se discuter », a-t-il rappelé au cours d’une interview ce vendredi 04 mars 2022.
Mama Adama Sylla