En dépit de la construction des maisons de relocalisation sur les nouveaux sites d’habitation, plusieurs promesses prises dans le cadre de la réalisation du barrage de Souapiti restent encore non réalisées.
Face à cet état de fait, des populations du district de Konkouré qui ont été recasées à la nouvelle cité de Kondonbofou dans la sous-préfecture de Sénta, ont manifesté ce samedi 25 juillet leur colère, afin d’exiger le respect de ces promesses ou le retour à leur village d’origine.
« Nous étions fiers d’être déplacés pour le bien de la Guinée. Mais, malheureusement, les promesses qui ont été prises pour notre recasement n’ont pas été réalisées. Nous vivons dans une misère extrême. Nous n’avons pas où manger, où cultiver et même où faire élever nos troupeaux. Pourtant, nous avons accepté de sacrifier notre histoire, notre passé et même nos terres. Nous préférons vivres dignement là où nous étions que de venir souffrir ici. Les responsables du projet Souapiti nous ont menti. Tout ce qui a été promis n’est pas fait. Aucun être humain ne peut rester là où il ne peut manger. (…). C’est pourquoi nous lançons un appel à l’endroit du gouvernement, qu’il nous vienne en aide, si non nous préférons retourner dans nos anciens villages, même si c’est aux prix de nos»,s’est exprimé un jeune du district de Konkouré, délocalisé à Kondonbofou.
Dans le feu de l’action de la manifestation, une sexagénaire affirme que depuis leur arrivée sur ce nouveau site, les responsables du projet ne sont venus que 2 fois pour leur donner de quoi vivre, alors qu’ils avaient promis de les prendre en charge.
« Depuis que nous sommes venus ici, le projet Souapiti ne nous a rendu visite que deux fois en apportant des vivres et une somme de 800.000 GNF pour certains et 1.500.000 GNF pour d’autres. Et pourtant, nous avons fait près d’un an ici. Il n’y a pas de terre cultivables ici, ni d’arbres fruitiers encore moins un endroit où continuer nos activités d’élevages. (…). Nous voulons nous retourner parce que là où nous vivons c’est l’enfer»,a-t-elle soutenu.
Sur les lèvres de tous ces manifestants, un nom retentissait. Celui d’un certain Ibrahima Sitan Keita, qui serait responsable de la relocalisation des victimes du projet Souapiti. Selon eux, c’est celui-là qui est à la base de tout leur malheur aujourd’hui.
Sur le nouveau site, les familles qui avaient 5 cases rondes, se sont retrouvées avec une maison de 5 chambre salons, vivant donc avec leurs fils et leurs petites familles dans une seule habitation.
MohamedNana Bangoura