A Alport-Conakry, des travailleurs de la section sureté maritime tirent le diable par la queue. Sans situation claire, 315 travailleurs transférés par la société AGEMAP à Alport après la concession du port de Conakry par celui-ci, ne savent plus à quel saint se vouer.
Plusieurs de ces travailleurs évoluaient au sein du port bien avant la concession avec Albarayk. Selon un travailleur de ce groupe que nous avons rencontré la semaine dernière, « tout a commencé quand l’Etat avait lancé le contrat d’extension du port de Conakry et la concession dudit contrat par Albarayk ».
Pourtant, après la concession, c’est bien Alport qui a sollicité la mise à sa disposition, des travailleurs notamment au niveau de la sécurité et du tri. Dans les négociations avec la direction de la sureté maritime, le premier responsable avait commencé à comprendre le cri de cœur de ces travailleurs avant que le chef de service ne s’interpose, selon nos sources. Pour eux donc, ce dernier est à la base de leur problème.
« Le Directeur de la sureté maritime avait commencé à nous comprendre et prêtait oreille attentive à nos réclamations. Mais c’est le chef de service, Monsieur Layeba Keita. Ce Directeur, lors du Ramadan passé, nous avait même autorisé à prendre des denrées pour le Ramadan », a mentionné notre source.
En 2022, sept (7) travailleurs de la société Alport Conakry, lassés par leur situation sont allés vers la Direction de la sureté maritime pour demander à être rétablis dans leurs droits. Ils ont été tout simplement licenciés, confient nos sources.
Aujourd’hui, les travailleurs concernés par cette situation, ne connaissent même pas le salaire net qu’ils doivent recevoir chaque fin du mois. Ils sont payés, selon les humeurs d’un seul homme, Layba Keita.
« Nous sommes les personnes les plus minimisées dans ce service. C’est notre troisième Ramadan que nous faisons dans ce service mais rien n’est encore mis en place. Il n’y a rien eu de la part de la société quant à notre situation. La semaine dernière, Morlaye Soumah, un de nos collègues a été licencié alors qu’il était embauché. Ils l’ont licencié parce qu’ils disent qu’il a manipulé les gens pour les inciter à la violence. A ce jour, nous les 315 personnes, ne connaissons même pas notre salaire. Quand nous étions au niveau de la société AGEMAP, ce n’était pas comme ça. Le pointage était réparti non seulement par nature de la marchandise mais aussi par des jours. Il y avait des jours fériés mais aussi des jours non fériés. Tout était pris en compte, le taux était de 100%. Mais aujourd’hui, on ne sait rien de tout ça. (…). La fin du mois de février, il fallait être là pour comprendre. On a même assisté au paiement de 176.000 GNF comme salaire à certains travailleurs. On ne m’a pas dit, j’ai vérifié le salaire d’un des 315 personnes qui était à 176.000 GNF. D’habitude, le paiement se faisait au bureau, mais depuis 3 mois, le paiement se fait par forfaitaire. C’est-à-dire quand il (Layeba Keita, ndlr) vient, il dit, bon toi, on te donne ça. Il y en a qui ont eu 300.000 GNF, d’autres 1.000.000 GNF, nous sommes payés selon les humeurs de Monsieur Layeba Keita, selon ce qu’il nous donne à la fin du mois. On ne peut pas nous dire qu’il s’agit du pointage. On sait quand on était à l’AGEMAP comment ça se passait. Rien que le riz, un seul pointage pouvait te faire 180 ou 190.000 GNF dans la journée alors que la nuit, ça variait entre 220 et 230.000 GNF. (…). Quand nous étions à l’AGEMAP, les primes étaient payées par jour et même les transports. Mais avec Alport, on ne perçoit ni le transport, ni de prime et même le salaire, on ne connait pas ce qu’on gagne », a confié une autre notre source.
Ces travailleurs se demandent aujourd’hui s’ils reçoivent des salaires ou des primes. « Ça fait plus de 3 ans qu’ils nous font travailler sans qu’on ait une idée de notre salaire. On se demande même si ce qu’ils nous donnent, n’est pas qu’une prime. Il nous qualifie même d’employés occasionnels. Tout notre souci est occasionné par Monsieur Layeba Keita, il ne joue pas son rôle », a ajouté notre interlocuteur.
A Monsieur Layeba Keita, leur chef de service, le groupe de travailleurs interrogé par notre rédaction lui demande de retenir que le fait, pour Alport, de leur donner du travail, « n’est pas un cadeau ».
Pendant plus d’une semaine, toutes nos tentatives pour avoir la version de la Direction d’Alport Conakry, n’ont pas été fructueuses
MohamedNana Bangoura