Après des mois de silence, le président du parti RPR vient de sortir de sa réserve. Dans cet entretien que Diabaty Doré a accordé à notre rédaction ce mercredi 24 mars 2021, l’opposant extraparlementaire s’est exprimé sur :
• Le bilan de l’Assemblée nationale UN an après les législatives ;
• Le statut de Mamadou Sylla comme chef de file de l’opposition guinéenne contesté par des députés ;
• La sortie du ministre des hydrocarbures qui n’exclut pas une possible hausse du prix du carburant à la pompe après le mois de Ramadan si toutefois le baril maintien son coût actuel à l’international (65 dollars US).
De l’Assemblée nationale, « l’institution est devenue une caisse de résonance du pouvoir en place ».
Aujourd’hui le bilan que je tire de cette Assemblée nationale que je qualifie de monocolore, c’est que ce n’est pas une Assemblée représentative. Ce n’est pas non plus une Assemblée nationale où les députés peuvent s’opposer à des propositions de lois. Il n’y a pas de débat à l’hémicycle, c’est une Assemblée nationale où il n’y a que le RPG Arc-en-ciel et ses alliés. On sait comment les gens sont venus là-bas comme députés… L’institution est devenue une caisse de résonance du pouvoir en place. C’est décevant. Aujourd’hui je peux dire que notre démocratie est en recule sous l’égide de celui qui prétendait être Mandela, mais, qui est passé à Bokassa.
Possible augmentation du prix du carburant… : « Il faut que les guinéens s’unissent comme nous l’avons fait en 2006-2007 pour dire NON ».
Ce que nous vivons aujourd’hui, c’est le résultat de la mauvaise gestion de M. Alpha Condé et de son clan. Depuis janvier 2019, nous vivons de Mamaya par-ci par-là juste pour ce troisième mandat. On a fait vider les caisses de l’État juste pour un pouvoir à vie et pour des récompenses sans résultats. Si le ministre nous dit qu’ils pourraient augmenter le prix du carburant, je dirai aux guinéens de se rassembler et de se lever, que nous ne payeront pas le prix de leur mauvaise gestion. Lorsque le baril coûtait 30 à 35 dollars, le prix du pétrole en Guinée était à 10.000 gnf. Nous avons tout fait pour qu’ils revoient à la baisse ils ont refusé. Avec la conjoncture actuelle, avec les casses par-ci par-là, les gens sont dehors, les guinéens n’arrivent même pas à manger deux repas par jour, s’ils parlent d’augmentation du prix du carburant, c’est de se foutre des citoyens guinéens auxquels je demandent de ne pas accepter. Il faut que les guinéens s’unissent comme nous l’avons fait en 2006-2007 pour dire NON. Le vent qui souffle là qui est l’affaire de troisième mandat, M. Alpha Condé a pris un bagage qui est lourd pour sa tête.
A lire la suite prochainement…
Entretien réalisé par Mamadou Sagnane