La société civile n’a pas été en marge de cette rencontre entre le Premier ministre, Mohamed Béavogui et la classe politique guinéenne. Prenant la parole, Ange Gabriel Haba, Secrétaire exécutif du Conseil National des Organisations de la Société Civile (CNOSG) a, dans un ton direct et un langage ferme, dénoncé les maux et tares qui ont toujours caractérisé la gouvernance en Guinée avec dit-il, un groupe d’individus qui prend en otage le pays.
« On est tous d’accord que si nous nous retrouvons aujourd’hui dans cette situation, ce que la gouvernance n’a pas marché à un moment donné de l’histoire de notre pays. C’est parce que depuis longtemps, une minorité au niveau du Gouvernement et au niveau de la classe sociopolitique a pris en otage le débat et la conduite sociopolitique de notre pays », a-t-il dénoncé.
Plus loin, Gabriel Haba demande au chef du gouvernement de ne pas se prêter au jeu de ceux qui demandent au Premier ministre de restreindre le cadre de ce dialogue :
« Monsieur le Premier ministre, si nous voulons que ce dialogue soit légitime et sincère, je vais rappeler que personne ne doit être exclue de ce débat. On doit mettre à côté la mauvaise pratique qui a caractérisé la conduite de notre nation. L’heure du dialogue avec le couteau à la gorge doit prendre fin », a-t-il lancé avant d’évoquer quelques exigences pour un dialogue franc et inclusif.
« Monsieur le Premier ministre, la société civile a des exigences pour un dialogue sincère. Nous voulons que pendant ce dialogue, soient discutés des sujets relatifs au panier de la ménagère. La société civile salue les initiatives relatives à la lutte contre la corruption et le détournement. Nous ne voulons pas que le dialogue remette en cause cette démarche-là. On a eu l’impression à un moment donné que la Guinée appartient à une minorité qui à chaque fois, pense que c’est elle qui a raison. Nous voulons que cette fois-ci, des questions d’ordre général soient discutées et pas des questions de personnalités politiques. La démarche de la CRIEF, nous voulons que ce soit garanti, mais nous ne voulons pas qu’on pose des préalables. Pour que le dialogue ait lieu, il faut libérer Paul ou Pierre », a-t-il indiqué.
Lors de cette concertation, le Front National pour la Défense de la Constitution (FNDC) a claqué la porte dès après la lecture de son discours. Une attitude que regrette Gabriel Haba.
« J’ai regretté le fait que le FNDC claque la porte après avoir tenu son discours. Nous sommes là parce qu’on se respecte. Un cadre de dialogue sincère et responsable doit être un cadre de dialogue où les membres, les animateurs sont responsables, qui se respectent l’un et l’autre. Le Gouvernement nous a respectés en tendant la main, en nous invitant ici. Quand nous venons, nous devons respecter ces autorités. Mais venir tenir son discours avec quelques personnes qui applaudissent pour toi, après claquer la porte, ce n’est pas responsable », a déploré le Secrétaire exécutif du CNOSCG.
Avec Le Revelateur224.com