Ces derniers jours des voix s’élèvent pour demander la dissolution de l’Assemblée nationale au nom de la paix. L’option est bien envisageable, mais ce n’est nullement une chose banale selon le juriste. Du point de vue de la loi, Il y a des conditions qui doivent la sous-entendre explique-t-il.
« L’article 102 de la constitution d’avril 2020 dispose que l’Assemblée nationale peut être dissoute en cas de désaccord persistant entre l’exécutif et l’Assemblée nationale sur des questions fondamentales, après que le président de la République ait consulté le président de l’Assemblée nationale. Donc si c’est le cas, les élections nouvelles doivent être organisées dans 60 jours qui suivent », précise Karamo Mady Camara.
Cependant poursuit-il, la finalité de la loi repose aussi sur la paix sociale. L’analyste politique comprend donc le cri de cœur de ceux et celles qui demandent la dissolution de l’Assemblée nationale, si c’est pour bien sûr aboutir à la paix.
« Si au prix de cette paix il y a une mesure qui doit permettre de la consolider, il n’y a pas d’obstacle à ce que cela puisse se faire. Puisque la constitution étant une loi majeure ne peut pas prévoir toutes les circonstances qui peuvent être prises en compte, notamment le contexte socio-politique dans lequel nous nous trouvons maintenant. Nous estimons que si cela était une condition de préservation de la paix et du climat social, il n’y aura pas de préjudice à ce que cela puisse se faire », estime le juriste.
Et quand c’est fait indique Karamo Mady, elle permettra de fédérer un plus grand nombre d’acteurs politiques au sein de l’Assemblée nationale. Parce que dit-il, il y a à peu près 45 % de guinéens qui s’identifient à une partie importante des acteurs politiques, mais qui ne se retrouvent pas dans le parlement actuel, alors que c’est le lieu de débats sur les questions d’enjeu national.
Sékou Diatéya Camara