Bien que reportée en Guinée par les autorités, le monde célèbre la journée internationale des droits de la femme, ce lundi 08 mars 2021.
Cependant, dans notre pays des centaines de femmes croupissent en prison, sans aucun suivi ou prise en charge de la part des autorités judiciaires.
Pour parler de ce phénomène qui n’honore pas le respect des droits des femmes en guinée, notre reporter a tendu son micro à Madame Mabinty Soumah présidente de l’ONG, Femmes engagées pour la salubrité (FES).
« Tout le monde vous dira que la justice est débordée, qu’il y a énormément de dossier, qu’il faut tenir compte d’un certain nombre de facteurs. Mais, le problème fondamental ce qu’il y a beaucoup de femmes qui se sont retrouvées en détention et ne connaissent pas leurs droits, et en plus de ça, elles n’ont pas été épaulées, c’est à dire c’est de la garde à vue, elles se retrouvent en prison sans jugement. Imaginez-vous, qu’elles se retrouvent en prison et passent plus d’eux ans sans être entendu à plus forte raison jugé, après elles sont oubliées », a-t-elle fait remarqué d’entrée de jeux.
L’activiste, a par ailleurs dénoncé la chosification de la femme en milieu carcéral.
« Il faut qu’on puisse d’abord les aider à comprendre leurs droits, les femmes sont détenues elles n’ont pas les moyens de se payer les honoraires d’un avocat. Ceux, commis d’office en guinée, ça ne marche pas avec eux, parce qu’ils ne mettent pas toute la diligence qu’il faut pour défendre les cas qu’ils doivent défendre, c’est ce qui fait que ces femmes se retrouvent sans procès et elles subissent énormément de violences au sein des prisons, les gardes en font leurs maîtresses attitrées, les utilisent et les passent à d’autres hommes, on ne sait même pas s’ils sont protégés où pas. Ils en font des choses », fustige-t-elle.
Enfin Mabinty Soumah a fait un plaidoyer à l’endroit du président de la République, du ministre de la justice, du ministre de l’action sociale de la promotion féminine et l’enfance, ainsi qu’après du ministre des droits de la femme et de son autonomisation pour que ces derniers se penchent sur ce phénomène à fin qu’ils prennent des mesures pour évacuer ces femmes détenues sans procès, d’autant plus que d’autres ont déjà fait plusieurs années.
Hadjiratou Bah