En faisant le bilan des 100 jours du CNRD au pouvoir en Guinée, le président du parti UFD n’a pas occulté la durée de la transition qui demeure pour l’heure inconnue.
Parmi les manquements énumérés par ce député de la 9ème législature figure donc le silence de la junte, face à cette période cruciale pour la Guinée.
Mamadou Bah Baadiko soutient qu’il est impérieux qu’un cadre de concertation soit ouvert à cet effet, en vue de faire participer toutes les forces de la nation, dans le choix de la durée de la transition.
Pour ce leader politique, c’est l’unique moyen d’éviter des frustrations qui pourraient aboutir à des mouvements de contestation.
« Au passif des nouvelles autorités, il faut déplorer la non fixation de la durée de la transition. Tout se passe comme si le CNRD, selon ses propres déclarations est souverain et seul habilité à prendre une décision dans ce sens. On en revient ainsi à réaffirmer en quelque sorte que le pouvoir est au bout du fusil, ce qui n’est pas normal pour qui proclame une transition pour le retour à un ordre démocratique normal. Comment imaginer qu’on confie à un organe non élu, le futur CNT, désigné à la discrétion du CNRD, le soin de décider de la durée de son propre mandat, en tant que juge et partie. Il aurait fallu que cette question capitale de la durée de la transition soit discutée et conclue, de préférence consensuellement, par les forces vives du pays. Laisser planer le doute sur la durée de la transition ne pourra que fragiliser le CNRD et accroître les risques d’instabilité et de retournement non souhaitables pour l’avenir de la démocratie. Il est bien connu qu’après une courte période d’entente, les acteurs des coups d’État finissent généralement par se constituer en factions d’intérêts opposés, vouées à l’affrontement. Trop d’exemples en Afrique, y compris en Guinée le prouvent, à suffisance. Tant que cette question cruciale ne sera pas correctement résolue, il sera difficile de croire aux proclamations de foi du CNRD », a-t-il alerté.
Hadja Kadé Barry