Quatre mois après la prise du pouvoir par la junte militaire du CNRD, on ne connait toujours pas la durée de la transition en Guinée. De l’avis de l’artiste devenu leader politique, la charte de la transition a donné mandat au CNT de se pencher sur cette question. Pour Elie Kamano, c’est aller trop vite en besogne parler de délai de la transition à date.
« Le délai de la transition est évoqué dans la charte. La charte dit que le délai sera défini par le CNT. Je pense que les gens mettent la charrue avant les bœufs. Je ne peux pas comprendre qu’une charte soit diffusée et connue de tous, que les gens se posent encore la question sur la durée de la transition. Je le dis à haute et intelligible voix, je resterai dans l’esprit du président et du CNRD tant qu’ils resteront dans le cadre de mes attentes et ceux du peuple de Guinée. Ils ont dit dans la charte que la durée de la transition sera définie une fois que le CNT sera mis en place. Attendons donc de voir ce que cela va donner, c’est en ce moment que chacun pourra se lever et dire quoi que ce soit », a-t-il confié à notre rédaction dans un entretien téléphonique.
Il n’y a pas pas de risque de crise avec une transition longue ?
« Nous, on n’est pas sur le retard de la transition. Vous savez, quand vous avez un rêve, il y en a qui verront toujours le verre à moitié plein. La lecture que nous faisons de cette transition, c’est que ces gens nous ont débarrassés d’une dictature, d’un système qui nous avait emprisonnés, bâillonnés et empêchés d’exprimer nos voix et nos pensées. Je pense qu’on était déjà parti pour le 1er mandat de la 4ème République de Monsieur Alpha Condé, je ne suis pas en train de faire l’avocat du dialogue mais sincèrement, avec les actes patriotiques que nous voyons chaque jour, en tant que patriote j’aimerais franchement qu’on donne la chance à ces gens. Je ne dis pas de leur donner l’éternité, ça sera bien sûr dans un délai, mais pour le moment qu’on leur donne le temps d’organiser des élections de la base au sommet. Sinon, on risque de revivre les mêmes choses qu’après 2010. Si le prochain président hérite de ce replis identitaire, ethnique ; le pays continuera encore à patauger et ne sortira pas de l’auberge. Mon avis, c’est qu’il faut organiser les élections de la base au sommet ».
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