Le virus Ebola semble observer une trêve en Guinée car depuis maintenant 19 jours, le pays n’a enregistré aucun nouveau cas de l’épidémie qui sévit dans la sous-préfecture de Soulouta en région forestière.
Alors que le compte à rebours vers la fin de la maladie devrait être déclenché 21 jours après, autant d’interrogations sur la disparition d’un malade taraudent sur plusieurs lèvres, notamment chez les acteurs de la riposte qui s’inquiètent du sort d’un cas confirmé «caché dans sa communauté ».
» Est-ce qu’il est déjà mort ? Et s’il est mort, comment son corps a-t-il été géré ? Quelles sont les personnes qui ont été exposées ? S’il n’est pas mort, quelles sont les personnes autour de lui, prennent-elles des mesures ? Est-ce qu’ils ont été contaminés ? Comme nous n’avons pas d’information sur ce cas, ça reste un grand défi. Certes, il y a des progrès mais aujourd’hui, ça reste très difficile de vous dire avec confiance quand est-ce qu’on va pouvoir en finir avec l’épidémie « , déclarait la semaine dernière un expert de l’OMS chez nos confrères de RFI.
En clair, le patient est un ressortissant de Kpagalaye, le district où est réapparu pour la deuxième fois le virus Ebola dans la sous-préfecture de Soulouta, en Guinée forestière.
Alias Pythagore, puisqu’il s’agit de lui, est un élève dans une école des soins de santé dans la préfecture de N’zérékoré. Âgé d’une trentaine d’années, il avait été récemment impliqué dans la lutte contre Ebola afin dit-on
» de contribuer à lever la réticence dans son village natal de Kpagalaye « , où des citoyens avaient interdit le mois dernier, l’accès aux équipes de riposte contre Ebola.
Selon une source sanitaire, le test de diagnostic qui lui a été proposé s’était révélé positif avant qu’il ne disparaisse dans la nature.
» Il faisait des hoquets et on lui aurait soumis à un test. C’est après les résultats qu’il a décidé d’aller prendre son téléphone qui était branché à la DPS. C’est à partir de là, il a réussi à s’échapper mais on ne s’est pas ce qui s’est réellement passé pour qu’il soit introuvable « , nous a confié une bonne source.
La commission de surveillance épidémiologiques sur la sellette
Avec à sa tête docteur Angelo, la commission de surveillance épidémiologique de la coordination préfectorale de lutte contre Ebola est la seule mise en cause à propos des circonstances de la disparition du malade.
Cela fait maintenant plusieurs jours que Pythagore est sans nouvelles et la peur d’un rebondissement de la maladie s’empare des autorités sanitaires locales qui viennent de renforcer la recherche du fugitif.
Selon nos informations, le ministre de la santé ne digère pas cet état de fait et aurait menacé de sanctionner les membres de la commission de surveillance si le malade n’est pas retrouvé dans un bref temps.
Bien que l’épouse du patient ait été testée négative au virus, les acteurs de la riposte se montrent encore très prudents car disent-ils, le combat n’est pas encore gagné.
Alexis Kolié