En dépit des multiples réformes engagées, le système éducatif guinéen bat de l’aile et le constat sur le terrain est plus qu’alarmant. Au terme d’une mission de supervision des opérations de paiement des salaires des enseignants contractuels communaux, le secrétaire général du SNE a mis à nu cette triste réalité du moins connue de tous.
A en croire Pépé Michel Balamou, le système d’enseignement à l’intérieur du pays notamment est entre autres caractérisé par un faible niveau de formations académique et pédagogique de certains enseignants contractuels communaux, le recrutement des enseignants majoritairement dans les centres villes au détriment des Sous-préfectures et des Districts, l’existence des enfants des administrateurs territoriaux et éducatifs sur la liste des enseignants contractuels communaux en lieu et place des contractuels qui enseignent depuis 2018,l’existence de noms des femmes du secteur informel qui n’ont aucune formation adéquate, la présence d’enseignants en situation de classe dont les noms ne figurent pas sur la liste officielle des contractuels retenus par la mission de paie.
A ces éléments, s’ajoutent des cas de doublons, d’abandons et de fictifs qui ont été rencontrés, le recyclage des retraités, la mauvaise qualité de certains documents pédagogiques et administratifs, le manque de pièces d’identité biométrique, la présence massive des enseignants au préscolaire sans aucune qualification requise, des erreurs sur certains prénoms et numéros de téléphones.
La prolifération des enseignants contractuels arabisants et de l’enseignement informel N’KO très vieillissants, des établissements entièrement gérés par les enseignants contractuels communaux, la présence des classes multigrades, la tenue par un enseignant par endroit et plusieurs matières enseignées par un seul professeur… Ne sont pas en marge de cette triste réalité.
Pour pallier à cette situation, le syndicaliste a invité les décideurs à payer les contractuels du secondaire omis, à mettre en place une commission mixte technique de réflexion et d’analyse composée des cadres du MATD, MEPU-A, de la Coordination des Contractuels et du Syndicat pour corriger et proposer des solutions idoines, à payer les arriérés de salaires de tous les enseignants contractuels à la fin de ce mois de mars 2023, ce, pour éviter la perturbation des cours à l’approche des examens nationaux.
Michel Pepe Balamou a également invité le gouvernement à attribuer des numéros matricules à tous les enseignants contractuels en situation normale et à procéder au paiement mensuel et régulier, après le paiement des arriérés.
Sur le long terme, il a sollicité l’authentification des diplômes des enseignants contractuels, la formation continue des enseignants contractuels, le redéploiement des enseignants contractuels sous-employés et suppléants dans les zones rurales et dans les préfectures qui sont jusqu’à présent en déficit d’enseignants. Ce n’est pas tout, il a aussi sollicité l’organisation des missions d’inspection afin d’évaluer les niveaux académique et pédagogique des enseignants contractuels communaux.
Enfin, le professeur de philosophie a insisté sur la prise en compte des observations et corrections des fichiers sur les cas de doublons, des remplacements, des erreurs de frappe sur les noms et numéros de téléphones, le retrait des vieux dans le fichier des contractuels, la formation des maires et administrateurs territoriaux au mode de recrutement et de gestion de la Fonction Publique Locale, l’enrôlement biométrique de tous les enseignants contractuels.
Alhassane Fofana