Suite à l’évasion de douze détenus à la prison civile de Forécariah, la nuit dernière, le Procureur Général près la Cour d’Appel de Conakry a ordonné, ce jeudi, l’interpellation puis le placement sous mandat de dépôt du régisseur, le régisseur adjoint et le gardien chef de la maison carcérale à la prison civile de Coyah pour complicité par action.
Trois autres sont aussi interpellés pour complicité par instigation.
Située au centre ville et à quelques mètres du commissariat central, la prison civile de Forécariah est dans un état de vétusté très poussé. Des murs fissurés, la toiture presque inexistante et des portes soutenues par des bois. A cela s’ajoute l’insuffisance du personnel pénitentiaire.
Sur les quatorze qui étaient détenus dans la cellule »exiguë » où l’évasion s’est produite, douze dont quatre poursuivis pour des faits criminels avaient réussi à prendre la poudre d’escampette. Suivant la physionomie de la cellule, il se sont servis d’un moustiquaire pour escalader le mur et défoncés la toiture, pendant les fortes pluies qui se sont abattues sur la ville cette nuit.
Parmi eux, deux ont été interpellés dès le lendemain, les autres auraient traversé la frontière Sierra-Leonaise. D’où la colère du procureur général Alphonse Charles Wright, qui dénonce d’ailleurs l’inconscience professionnelle des agents pénitentiaires.
«L’effectif est insuffisant certes mais le peu d’effectif qui est là en place, les gens ont manqué à leur obligation de faire leur travail selon leur conscience, cette inconscience professionnelle est à la base de tout ce que nous sommes en train de vivre (…). Si vous optez de prendre la tenue c’est un sacrifice pour la nation. 10 sont partis en Sierra-Leone. Comment on va faire pour aller les retrouver en Sierra Leone ?», a-t-il interrogé.
Il a donc invité l’État à prendre ses responsabilités en investissant dans les prisons civiles du pays, ceci pour assurer la sécurité des détenus.
« Regardez les murs, à la maison centrale de Conakry il n’y avait même pas d’ordinateur pour garder les données statistiques de la population carcérale. Nous étions obligés la semaine dernière d’acheter deux ordinateurs pour aller déposer là-bas. Aujourd’hui, le minimum qu’on demande à l’État c’est de faire en sorte qu’on mette des caméras de surveillance au niveau des maisons carcérales », a indiqué Charles Wright, en présence du directeur national adjoint de l’administration pénitentiaire.
Alhassane Fofana