Les membres du quatuor composé de l’ANAD, du RPG, de la CORED et du FNDC-politique ont posé plusieurs conditions de participation au cadre de concertations, à l’issue de leur rencontre avec le premier ministre, Bernard Goumou.
Parmi les préalables de cette coalition, figurent la libération des prisonniers politiques et le retour des grands leaders absents du pays depuis un bon moment.
Pour Boubacar Siddighy Diallo, certains points de ce mémorandum sont irréalisables et prouvent à suffisance, le manque de volonté des ténors politiques, à participer au dialogue.
« Je pense que quand vous lisez les différents points, c’est simplement dire qu’ils ne veulent pas aller au dialogue. Donc, pour ne pas qu’ils disent qu’on refuse de recevoir le premier ministre et qu’on dise qu’ils ne veulent pas dialoguer, ils reçoivent le premier ministre pour lui dire ce qu’il ne pourra jamais accepter et comme ça, on dira qu’on a accepté de le recevoir. Ils ne sont pas prêts pour le dialogue, mais c’est aussi leur droit de ne pas aller au dialogue avec ce gouvernement. De toutes façons, certains partis du quatuor n’ont pas intérêt depuis le départ à accepter de dialoguer avec le CNRD, mais ils ont soutenu le CNRD. Aujourd’hui s’ils n’ont pas ce qu’ils ont voulu obtenir, c’est normal dans leur entendement. Ils ont posé des préalables, c’est au CNRD de voir. », a-t-il laissé entendre dans un entretien accordé à notre rédaction, ce dimanche 13 novembre 2022.
Le président de l’union pour le mouvement populaire dit adhérer à la remise en liberté des leaders politiques incarcérés, mais pas à la disculpation de ceux absents du pays, si toutefois, la justice détiendrait des preuves contre eux.
Il estime que si le Colonel Mamadi Doumbouya s’aventure dans cette démarche, il perdra toute crédibilité.
« Ce à quoi l’UMP souscrit dans ces préalables, c’est la libération des prisonniers politiques. Maintenant, ils ont parlé du retour des dirigeants politiques en exil. Il n’y a aucune loi d’exil qui a été prise là. Il n’y a aucun principe de l’Etat qui dit qu’on va exiler volontairement des gens, c’est du non droit. Mais, derrière ça, ils veulent une absolution totale pour toute personne qui a fui, pour éviter d’être poursuivie par les instances judiciaire. Et je ne crois pas que le président Doumbouya soit capable de déférer à ça, parce que c’est de dire ne poursuivez aucun leader politique. S’ils (les membres du CNRD) font ça, c’est comme s’ils se sont tirés une balle dans la tête. », prévient-il.
Hadja Kadé Barry