La Guinée doit son indépendance à une lutte syndicale. Soixante-quatre ans après, le mouvement syndical, jadis le fer de lance de la classe ouvrière, est aujourd’hui en proie à un différend indescriptible, au point de ne plus être en mesure de défendre les travailleurs de Guinée.
Interrogée parmosaiqueguinee.com, la syndicaliste Marie Yvonne Coumbassa estime que le syndicat ne peut plus s’enorgueillir de cette lutte noble. Pour elle, les syndicalistes d’aujourd’hui sont plutôt à la quête du profit au détriment des travailleurs, qui tirent d’ailleurs le diable par la queue.
«Le syndicat d’aujourd’hui n’est pas celui qu’on connaissait, ce n’est plus ce syndicat qui se souciait de l’amélioration des conditions de vie et de travail des travailleurs. Les camarades sont plutôt à la recherche des postes et comment intégrer les institutions pour se faire de l’argent. Tant que nous syndicalistes on ne va pas accepter de parler d’une seule voix, nous dires les vérités en face en toute franchise, rien ne va marcher, et on va passer tout le temps à mentir aux travailleurs »,a déclaré la secrétaire générale adjointe de l’USTG.
Et de poursuivre «après 64 ans d’indépendance, c’est inimaginable que les syndicalistes, grâce à qui la Guinée est fière de sa souveraineté, continuent à se faire la guerre pour des intérêts purement égoïstes. Regardez combien de fois nous sommes divisés ? C’est très grave, Mais Dieu voit tout le monde», a-t-elle lâché.
Enfin, Marie Yvonne a laissé entendre qu’il est temps que le mouvement syndical sache raison gardé en prônant la cause des travailleurs.
Alhassane Fofana