Dans le cadre de la célébration des 65 ans d’indépendance de la Guinée, le G60 a organisé une conférence-débats le lundi 02 octobre à Nongo Contéah.
Avec pour thème ‘’L’administration publique guinéenne : défis et perspectives de l’indépendance à nos jours », le président du G60 a souligné l’objectif de cette session.
« Cette conférence a pour objectif de faire ressortir les point forts et faibles afin d’améliorer l’administration guinéenne avec la refondation de l’Etat sollicité par le président de la transition »,a fait savoir Gono Sagno.
La conférence a été animée par Pr Alpha Amadou Bano Barry. L’ancien ministre et enseignant-chercheur a notamment mis l’accent sur les défis à relever par l’administration publique guinéenne pour faire de la Guinée un pays émergent.
De l’avis de Pr Bano, «Les défis sur l’administration n’ont pas changé depuis plus de 30 ans. ».
« Ça n’a pas changé. Ce n’est pas le sol ni le sous-sol qui développe un pays mais plutôt l’administration publique. Si vous n’avez pas une administration publique de qualité des individus s’enrichiront et le pays restera pauvre. Chaque fois qu’il y a question de recrutement, on trouve un moyen… On croit parce qu’on a un master ou doctorat qu’on va devenir performant. Le premier défi, il faut respecter nos textes. Aucune urgence ne doit faire qu’on recrute des individus sans passer par les lois qui sont prévues … Les ministères guinéens sont devenus des chasses gardées par spécialité. L’autre défis, quand vous prenez l’administration, on a plus de fonctionnaires que de postes disponibles et après on crée des directions pour les poster… Partout dans l’administration on a des adjoints et l’adjoint n’existe que quand le directeur est absent. Et puisque le directeur n’est jamais absent, je ne sais pas pourquoi, on ne supprimerait pas le poste de directeur adjoint… Dans un ministère, il n’y a que 15 ou 20 personnes qui travaillent. Ce qui fait que dans beaucoup de ministères, on envoie des femmes qui vont jouer les cauris et voir quand le responsable va mourir pour le remplacer… Il serait bon dans les réformes à revenir que le développement de la Guinée passe pas deux étapes : une école qui produit les compétences et une administration publique, normalisée, rationalisée fonctionnant comme une entreprise privée. C’est à dire les tâches sont partagées avec un maximum de taches et que personne ne triche. Je vous garantis que la Guinée sera un eldorado… On a hérité de l’administration coloniale et on s’est mis à la changer sans réfléchir … J’espère que le G60 ne sera pas comme le 518 ou des gens ont passé à détourner l’argent du pays »,a déclaré Dr Bano Barry.
Aïssata Barry