Le Foutah est l’une des quatre (4) régions naturelles de la Guinée, avec une histoire très riche et particulière.
Avant la pénétration coloniale, cette région était subdivisée en neuf (9) Provinces ou Diwè. Labé, Bhouria, Timbo, Timbi, Kébali, Kolladè, Koïn, Fodé Hadji et Fougoumba. Cette dernière, Fougoumba, était donc la capitale religieuse.
L’histoire de ce village remonterait au 17ème siècle, avec les deux frères Fodé Seïri et Fodé Seïdi, originaires de Madina.
Fodé Seïri, l’ainé, s’installa à Fougoumba et construisit sa première école coranique. Il réussit, plus tard, à islamiser les populations locales, qui pratiquaient l’animisme.
L’un de ses disciples du nom de Saïkou Abdoulaye Walan Bannaa, à la fin de son apprentissage, lui donna sa fille en mariage.
Fodé Seïdi, le jeune frère, en même temps, fonda Timbo et s’y installa.
A Fougoumba, le couronnement de l’Almamy du Foutah se passait dans une case en terre battue. Cette année, la case a 529 ans. Elle est encore sur place et en très bon état.
« Tous les neuf (9) Diwè du Foutah ont été créés ici. La mosquée de Fougoumba a été construite au même moment que la case. Tous les chefs de cantons et Almamy, ont été couronnés ici », confie Abdourahmane Barry, natif de Fougoumba.
Le futur Almamy était couronné de neuf turbans blancs, représentant les neuf diwés du Foutah théocratique.
« Après le couronnement, le nouveau Almamy restait ici pendant (9) jours. Chaque matin, on lui enlevait un turban, jusqu’au dernier. C’est avec ce turban que l’Almamy du Foutah rentrait à Timbo, capitale politique, où il exerçait son pouvoir. Il devait le garder comme symbole de son pouvoir religieux », ajoute notre interlocuteur.
Juste à côté de la case de couronnement, se trouve une autre qui, elle, servait d’accès et de salle d’attente.
« C’était la salle d’accueil ! Toute personne qui arrivait de l’extérieur, se présentait aux sofas ici. Tout est encore sur place, rien n’a été modifié », précise ce natif de Fougoumba.
Mais Fougoumba n’était pas que lieu de couronnement. C’était aussi un lieu d’inspiration et de ressourcement pour tout musulman.
A une trentaine de kilomètres de Fougoumba, se trouve le plateau de Petel Djiga, situé dans le district de Soumbalako Mawdè. C’est là-bas que l’une des plus âpres des batailles au Foutah, s’est déroulée.
Plusieurs milliers de personnes y ont perdu la vie. Les corps de certaines de victimes ont été dévorés par des charognards racontent les historiens.
Alpha Mamoudou Barry, de retour de Fougoumba, pour mosaiqueguinee.com