Lentement, mais surement, le Premier Ministre par intérim Bernard Goumou imprime sa marque dans sa gouvernance du Palais de la Colombe. Après avoir défini et partagé sa vision avec ses collègues de la Primature, Dr Goumou met les bouchées doubles pour tirer le meilleur de la Primature dans sa mission de refondation de l’État et de redynamisation de l’administration publique.
Gel des fonds de souveraineté
C’est une décision courageuse que vient de prendre l’intérimaire à la tête de la Primature : geler les fonds de souveraineté alloués au patron du Palais de la Colombe. Selon les indiscrétions, présentement, seules les dépenses liées au fonctionnement de la Primature sont autorisées par le nouveau locataire. Mesure de prudence ou volonté d’y voir plus clair ? La question reste posée. Ce qui reste sûr, c’est que cet acte fort, premier du genre, ne risque pas de faire que des heureux.
En attendant d’entendre le « PMI », comme on l’appelle désormais, s’exprimer sur le sujet, la nécessité d’analyser cette « privation » s’impose. Car ces fonds importants lui auraient permis de renforcer le fonctionnement du service en couvrant des dépenses non classifiées mais jugées suffisamment nécessaires pour qu’elles soient systématiquement reconduites et alimentées par les budgets précédents, tout gouvernement confondu.
Peur ou méfiance ?
Ils sont nombreux ceux qui arguent que le jeune dynamique et bouillant Ministre du Commerce, de l’Industrie et des Petites et Moyennes Entreprises et Premier Ministre par Intérim a peur de se servir et ainsi d’abuser des dépenses qui pourraient, à moyen ou à long terme, compromettre l’image qu’il souhaite laisser après son passage à la Primature. Ces fonds, selon les intentions qui lui sont prêtées, constitueraient une peau de banane pouvant ainsi porter préjudice à sa réputation de bon manager et d’économiste rompu à la tâche disposant d’un impressionnant background. Mais, l’argument de la prudence tient aussi la route, quand on sait que la Cour de répression des infractions économiques et financières CRIEF se fait attendre ces derniers jours pour des cas d’abus justement de ces … fonds. Mériter la confiance du Président de la Transition a un prix et le sacrifice en fait partie.
Garder les mains propres quoique cela coûte
En tentant de résumer cette abstinence, on pourrait y déceler une volonté raisonnable de la part du quadra de préserver la propreté de ses mains dans la gestion de la chose publique. Cette sagesse ne peut que trouver écho dans la cité en ces temps de rareté des ressources financières. Dupliquer le mode de gouvernance qu’il a appliqué au Ministère du Commerce peut finalement être perçu comme un acte de prudence et d’intelligence. Le prochain challenge sera sans nul doute de sensibiliser ses collègues du Gouvernement et les hauts cadres de l’administration à plus de responsabilité et de retenue dans la gestion des biens de l’État. Cette ambition de refondation de l’État tant chère au CNRD et à son président, le Colonel Mamadi Doumbouya ne devrait pas tarder à trouver un écho favorable.
Des valeurs inspirantes
Ceux qui connaissent mieux le fondateur de Lanala assurances privilégient le respect des anciens et de sa hiérarchie dans l’explication de cette décision historique de gel du fonds de souveraineté de la Primature sous son magistère. Dr Goumou ne souhaiterait pas fouiller dans les affaires de celui dont il assure l’intérim. A la différence de certains hauts cadres qui, une fois le dos tourné, cherche à casser du sucre sur le dos de leurs collègues, Dr Goumou lui, reste droit dans ses bottes et fidèle à l’éducation qu’il a reçue avec comme leitmotiv, le respect des aînés. Cette gouvernance vertueuse a prévalu partout où il est passé, lui permettant d’obtenir des résultats reconnus de tous. Avec des valeurs d’équité et d’inclusion, le travail autour du sieur Goumou est facile, car rendu dans un climat de cohésion et de mise en valeur des acteurs qui sont écoutés. C’est cette dynamique qui prévaudrait d’ailleurs dans les travaux de rédaction du bilan relatif à l’an un du CNRD. Décidément, le rassemblement pour le développement fait sens et produit des émules.
Bakary Kourouma