Comme certains pays africains, la Guinée est aussi confrontée à d’énormes difficultés liées, à la gouvernance foncière. D’ailleurs «80% des affaires traitées au sein des tribunaux sont d’origine foncière».
C’est pour justement améliorer les stratégies de gestion du foncier dans le pays, que l’association de coopération et de recherche pour le développement( ACORD-Guinée), appuyée par la FAO, le ministère de la ville et celui de l’Agriculture, a initié une rencontre d’information et de sensibilisation, sur les directives volontaires, les enjeux et défis du foncier en Guinée.
Cette plateforme d’échanges a regroupé trente (30) participants dont des journalistes, des communicateurs traditionnels, mais aussi des experts en matière de gestion des terres.
«L’initiative est venue d’une réflexion que nous avons eu à mener au sein de notre plateforme. Donc, nous sommes parvenus à élaborer un plan d’actions, et c’est ce plan d’actions qui a été financé par la FAO dans le cadre des réformes foncières engagées au niveau national. Il se trouve qu’au sein de cette plateforme, les médias sont très peu représentés, alors qu’ils représentent une couche importante, pour relayer ces informations au niveau national. Donc, nous avons jugé opportun de les convier à cette rencontre, pour leur donner les informations de base, concernant la gouvernance foncière, autour du code foncier-domanial, du code des collectivités, et les directives volontaires parce que, ce sont ces outils qui sont utilisés par tout le monde, dans le cadre de la gouvernance foncière. Il se trouve aussi que le problème foncier, constitue aujourd’hui une épineuse question qui mérite d’être traitée, par l’ensemble des acteurs qui travaillent sur la terre. Et comme vous le savez, nous avons des organisations paysannes qui représentent un pourcentage très élevé de la population guinéenne, qui se trouvent confrontées à de sérieux problèmes de production. Cette production au niveau local est liée à la fertilité des sols, et à la sécurité des terres, que ces organisations paysannes exploitent. Une fois que cette question sera résolue, elle va contribuer à augmenter le revenu de ces exploitants au niveau local, à travailler sur des terres sécurisées», a largement expliqué Macky Bah, représentant de l’ONG ACORD-Guinée, avant de rappeler que le code foncier-domanial guinéen, date des années 1990 et mérite d’être évalué, en vue de répondre aux préoccupations actuelles des populations.
«Dans le domaine de l’agriculture, qui parle de production fait allusion à la terre, qui parle de sécurité alimentaire et nutritionnelle suppose que les producteurs aient accès à la terre, qu’ils aient un accès sécurisé sur les terres de production, notamment les femmes qui sont en majeure partie celles qui travaillent dans le domaine de l’horticulture et qui apportent tout l’aspect nutritionnel dans l’alimentation. Donc, lorsque nous voulons qu’il ait une amélioration de la sécurité alimentaire et nutritionnelle, il faudrait bien que tous les acteurs puissent reconnaître leurs droits. Nous estimons que les acteurs fondamentaux, ce sont les journalistes et les communicants traditionnels, qui pourraient nous aider à cette visibilité, à ce maintien du respect du droit à tous les niveaux», a renchéri Jean-Luc Faber, directeur général adjoint du bureau de stratégies et de développement du ministère de l’Agriculture.
Cet atelier de deux (2) jours a été une grande expérience pour les participants qui s’engagent à œuvrer à ce que la gouvernance foncière guinéenne soit responsable et durable.
«Ces deux jours nous ont permis en tant que journalistes, communicateurs traditionnels de pouvoir informer davantage, parce que pour informer l’opinion, il faut être informé soi-même sur tous ces problèmes qui peuvent freiner le développement du pays. Donc, nous devons nous impliquer davantage, pour parler du foncier. Nous devons nous engager pour travailler de manière pérenne…», a laissé entendre Idiatou Camara, porte-parole des participants.
Outre l’ancienneté du code foncier-domanial guinéen, de nombreux textes mentionnés dans ce document ne sont toujours pas appliqués, ce, après une vingtaine d’années.
D’où la mise en place de ce projet portant sur l’amélioration de la gestion foncière en Guinée.
Hadja Kadé Barry