Alphonse Charles Wright a réagi à la décision des magistrats d’organiser une série de manifestations pour exiger de lui, le respect de leur indépendance, la levée de la suspension de leurs collègues du TPI de Labé et autres.
À sa descente d’avion, cet après-midi, le ministre de la justice et des droits de l’homme a précisé qu’il ne s’agit pas d’une grève de la corporation mais plutôt de débrayage de certains, ce, en violation des obligations déontologiques de la profession de magistrat en Guinée.
« Vous dites que les magistrats sont en grève, je voudrais qu’on nuance un tout petit peu (…). C’est un simple débrayage que certains entendent organiser en violation de tout ce qui est obligations déontologiques que commandent le statut de magistrats », a-t-il clarifié.
Aux dires du garde des Sceaux, lorsqu’on veut exercer un droit en prônant le respect de la légalité, on doit éviter de tomber dans l’illégalité. C’est pourquoi il assimile la posture des frondeurs à un acte de sabotage tendant à nuire à sa réputation.
« Dans tous les pays du monde quand une association professionnelle quelconque veut aller en grève, la loi impose forcément le respect d’un certain nombre de procédures. Mais en l’espèce je ne parle pas de grève, je parle d’un acte de sabotage. C’est clair ! Les questions institutionnelles se régleront de manière institutionnelles. Dans les jours à venir nous prendrons la décision qui s’impose », a laissé entendre l’ancien président du TPI de Dubreka.
Il poursuit en disant que les magistrats qui ont compris leur responsabilité professionnelle savent qu’on ne peut pas priver les citoyens de leurs droits d’accès à la justice.
« Quelle que soit votre colère, quelle que soit votre désaccord, vous ne pouvez pas. C’est pourquoi vous avez prêté serment. Mais partir jusqu’à appeler chaque matin les magistrats pour leur demander : Est-ce que vous êtes en fonction ? Vous ne devrez pas aller. Cette forme de harcèlement va cesser, c’est clair. La responsabilité professionnelle du magistrat est personnelle. Lorsqu’on veut aller en grève, on informe une autorité pour dire que je veux aller en grève, quand on veut aller en grève on peut quand-même donner un préavis de grève, quand on veut aller en grève on a quand-même un certain nombre de revendication qu’on pose en amont. Mais si on laisse tout ça sachant bien qu’on est magistrats pour dire fermer les cours et tribunaux, on prendra des dispositions sur le plan institutionnel, c’est clair. Tous les magistrats qui n’ont pas pu faire des vacations en bonne et due forme et selon le calendrier qui a été établi, j’ai déjà confié le travail à l’inspection des services judiciaires. Demain on fera le compte-rendu de ça, je prendrai la mesure qui s’impose », a menacé le ministre Charles Wright.
Alhassane Fofana