Choqué par ce qu’il qualifie de condition inhumaine infligées aux détenus de la maison d’arrêt de Gueckedou, Alphonse Charles Wright, ministre de la justice et des droits de l’homme n’a pas non plus épargné le personnel de la justice de paix de la préfecture.
D’entrée, le garde des Sceaux a imputé l’entièreté des inconduites du régisseur et des gardes pénitentiaires au juge de paix, qu’il accuse d’avoir manqué à ses obligations professionnelles.
« Je vous tient pour responsable M. le juge de tout ce qui se passe en prison. Aujourd’hui, il y a certains prisonniers qui ne peuvent plus marcher à cause des conditions carcérales imposées. Je suis vraiment très déçu », a-t-il lâché.
Sur place, il a ordonné au juge de les juger publiquement. Faute de quoi, il perdrait ses fonctions : « Ces régisseur-là doivent être jugés ici publiquement M. le juge, si vous ne le faîte pas, je vous assure sur l’honneur ça va vous coûter votre poste mais je ne vous accorderai plus ma confiance pour une question de promotion », a menacé l’ancien président du tribunal de première instance de Macenta.
Le magistrat s’en est aussi pris aux cadres de son déplacement qu’il déploie sur le terrain mais qui selon lui, ne sont pas sincères avec lui.
« Les gens que j’envoie sur le terrain pour l’inspection ne sont pas sincères avec moi. Tout le monde me dit que ça va. Je vais m’asseoir là-bas les gens vont continuer à mourir. Des gens sont paralysés à vie, on ne peut plus rien pour eux (…) S’ils sont condamnés je suis d’accord qu’il y ait l’application de la loi et personne ne dira que vous ne devez pas appliquer la loi mais que les décisions ne soient pas du tout orientées pour des questions d’argent », dit-il.
La colère du garde des sceaux s’est abattue aussi sur le chef de greffe. Charles Wright accuse celui-ci d’abus dans le traitement et la délivrance de dossiers aux citoyens. « Votre chef de greffe ne restera pas ici, vous êtes suspendus vous n’exercerez pas ici », a-t-il indiqué.
Il a aussi chassé deux autres contractuels au secrétariat général de la justice de paix. Il s’agit du vigile et le secrétaire.
Alhassane Fofana