Le rapport diagnostic de la corruption dans le secteur minier (bauxite) en Guinée, a été rendu public au mois d’août dernier, à Conakry, par le collège des représentants de la société civile au sein du comité de pilotage de l’ITIE et financée par Natural Resource Governance Institute (NRGI).
Ce document qui présente les conclusions du diagnostic approfondi des formes de corruption les plus préoccupantes dans le secteur minier (bauxite) en Guinée, avait pour objectif de répondre pour chaque domaine d’intervention choisis, à trois questions fondamentales dont les formes de corruption les plus préoccupantes, ainsi que l’origine de ces différentes formes de corruption.
Selon ledit rapport, il y a le paiement de commission occulte dans la chaîne de paiement, notamment des pots-de-vin pour accélérer le transfert des fonds destinés aux fournisseurs ayant exécuté les projets des collectivités.
«Dans le processus actuel, les transferts ne sont faits sur les comptes des collectivités que lorsque l’exécution des travaux a été validée par l’ANAFIC. C’est lors de cette étape de validation et de paiement que la corruption intervient. Plusieurs élus des collectivités et responsables des sociétés contractantes ont souligné l’existence d’une commission occulte de 5 à 10% pour débloquer les fonds. Les fournisseurs sont alors contraints de payer ces pots-de-vin pour éviter des retards dans le transfert des fonds et le paiement de leurs prestations. Certains fournisseurs ont indiqué être obligés de surfacturer leur prestation en vue de tenir compte du manque à gagner causé par le paiement de cette commission occulte. Dans d’autres cas, certains fournisseurs confrontés à des difficultés financières proposent de payer des pots-de-vin pour accélérer le paiement de leurs factures et améliorer leur flux de trésorerie », lit-on.
S’agissant des facteurs de risques qui favorisent cette forme de corruption, il ressort que l’absence de délai standard de traitement des demandes de transfert des fonds au sein de l’ANAFIC peut inciter les agents de l’administration à demander des pots-de-vin pour raccourcir les délais.
Saidou Barry