Décédé le samedi dernier, l’ancien député du RPG-AEC a bénéficié ce mercredi 24 août, d’un dernier hommage de la part de sa famille biologique, ses collaborateurs et amis avant son enterrement le vendredi prochain à Macenta, sa ville natale.
À la morgue du CHU Donka qui a servi de cadre à cette cérémonie, l’émotion était vive ce matin.
Au pupitre installé pour la cause, parents, amis et collaborateurs se sont succédés tour à tour pour témoigner de leur attachement à l’ancien président de la CENI et, également, leur affliction de perdre ce cadre dans des conditions peu honorantes.
« Je me rappelle quand il me demandait ce qu’il a fait pour mériter le sort qu’il subissait. Je lui ai dit rien mon frère, soit fort. Il a répondu, je suis très fort. Ce fut sa dernière parole sur cette terre. Lounceny Camara, tu es mort en détention sans savoir les véritables raisons de ton arrestation ; cela, en dépit de ton dévouement à servir ta nation. À cette douloureuse occasion, toute la famille Camara et moi-même, refusons de croire que c’est à cause de 20 millions GNF, que tu as été victime de tel acharnement du procureur Aly Touré au point de te coûter la vie. Si c’est le cas, que la CRIEF nous le confirme pour qu’on rembourse avant de t’enterrer. Au cas contraire, que la CRIEF nous dise le montant réel qu’elle reproche à mon frère, quel que soit le montant, pour qu’on rembourse avant son enterrement. N’hésitez pas, mon frère est un musulman pratiquant. Nous paierons pour le repos de l’âme de mon frère », a lancé Elhadj Ousmane Camara, grand frère du défunt.
Décrivant son père, le fils aîné de Lounceny Camara, Amara Junior Camara se souvient d’un père qui a été pour lui et ses frères, « un ami doux, attentionné, sympa mais surtout un éducateur rigoureux, vigilant, honnête et sincère », a-t-il dit avant de promettre de « transmettre ces acquis à leur benjamine » âgée de six (6) mois à peine.
Pour sa part, Ibrahima Kalil Kaba avec qui il a été collègue au gouvernement d’Alpha Condé, a témoigné du pragmatisme qui a toujours caractérisé son ancien collègue.
« Vous l’avez tous connu comme ministre, mais nous autres l’avons connu comme premier conseiller du gouvernement en matière de résolution de conflits. Il avait de l’expérience dans la gestion des crises électorales, donc il était un conseiller attitré sur ce point. Il était également dans le cadre de la gestion des conflits syndicaux. La dernière chose que nous retenons de l’homme, c’est qu’il était humble, fier de ses origines mais aussi très affable », dira-t-il.
Par ailleurs, le syndicaliste Abdoulaye Sow et un responsable d’un mouvement syndical africain, ont également dit leur affliction et fait des prières pour le repos de l’âme de l’ancien syndicaliste et ministre de la République.
MohamedNana Bangoura