Il est à se rendre compte que le tripatouillage des textes fondamentaux, a encore de beaux jours devant lui, en Afrique, continent repaire des damnés de la terre. On avait cru que l’onde de choc de Ouagadougou en 2014, l’avait traversée de part en part et fait son effet, hélas !
Je suis triste pour ma Guinée, pour toute l’Afrique, cette Afrique qui recule, cette Afrique qui déchante et dégoûte, cette Afrique qui fait honte à cause d’une boulimie du pouvoir à la limite un défaut congénital avec lequel naissent ceux qui la dirigent, une boulimie que rien ne peut ni ne doit limiter dans le temps, pas même les textes fondamentaux censés réguler la vie des Etats-nations.
Aujourd’hui, il est plus que temps pour le Peuple de Guinée de faire face à son destin, de se tenir debout tel un seul Homme afin de stopper cette hérésie, celle de ce psychopathe d’Alpha Condé, de ce fou du pouvoir qui tient le Guinée d’une main de fer dans un bain de sang, le sang de nos compatriotes, le sang de tous ceux qui ont osé s’opposer à son obsession démoniaque de faire sauter un verrou que nul n’a le droit de toucher et de le remplacer par un torchon qu’il qualifie de Constitution.
Aujourd’hui plus que jamais, le peuple du “NON” historique au gré d’une action d’ensemble, doit prendre son destin en main, pour redresser sa marche victorieuse vers plus de démocratie et d’Etat de droit, comme il en a été au pays des hommes intègres, au pays de Sankara.
Les deux déclarations du 06 août dernier de la part de Alpha Condé et Alassane Ouattara sont un recul, une trahison, un acte de félonie envers leurs peuples respectifs, ceux de tout le continent, décidés à s’opposer par tous les moyens à toute velléité satanique de modifier nos constitutions pour s’éterniser au pouvoir. De part en part en Afrique, on avait cru à une belle suite à la révolution burkinabè, ce qui aurait tonné fort jusqu’à ébranler les tanières de ces roitelets qui nous servent de présidents.
Aujourd’hui que ce bloc enfariné qui ne rime à rien qui vaille, qu’on appelle “communauté internationale”, se fasse malmenée de partout, contestée pour son rôle parfois ambigu, le boulevard d’une présidence à vie est ouvert en Guinée, cela ne doit guère surprendre. Il nous appartient donc, chers compatriotes de sortir de notre torpeur afin de répondre à la nécessité absolue de préservation de notre jeune démocratie obtenue au prix du sang de nos frères et sœurs martyrs des années 2006 à 2010.
Mamadou Pathé BARRY, journaliste et citoyen engagé