C’est une étude réalisée par l’Association Guinéenne des Sciences Politiques (AGSP) qui a concerné les 5 communes de Conakry effectuée entre décembre 2019 et janvier 2020.
L’objectif général de cette enquête est de comprendre l’état de l’opinion sur la participation des citoyens à la vie politique, leur perception sur la réforme constitutionnelle et sur la gouvernance du président de la République. Elle est destinée aussi bien aux médias, qu’aux partis politiques, au gouvernement et bien sûr, à la société civile. Elle s’est appuyée sur un échantillon empirique composée de 1000 personnes en âge de voter et s’est basée sur la méthode des itinéraires pour identifier des personnes à interroger.
«L’objectif recherché est d’arriver à la compréhension des questions dont l’étude a traité qui sont la réforme constitutionnelle, la participation des électeurs aux élections, mais aussi la façon dont les populations pensent un peu le rôle des coordinations régionales, l’impact des coordinations religieuses, le rôle des médias sur le débat en cours. L’autre objectif est d’amener les acteurs sociaux, notamment les médias, la société civile, les partis politiques et les institutions accréditées en Guinée, à comprendre un peu ces questions. Mais il faut, de façon globale, situer l’objectif de cette étude dans celui de l’identification des facteurs de risques en lien avec les élections. (…). C’est un échantillon pris sur Conakry, et les conclusions sont celles des populations interrogées à Conakry. De façon générale, il s’est révélé à travers cette étude, qu’il y a une sorte d’habitude électorale qui se crée en Guinée. Les populations au fil des ans, ont développé une habitude électorale très électorale qui peut être parfois importante, parce qu’au même moment que les populations se lâchent et se plaignent des politiques, elles ont aussi confiance aux partis politiques. Il se révèle que les partis politiques aussi vrai qu’il y a une percée des candidats indépendant à l’one des élections communales, il reste bien évidemment que les partis politiques restent des références politiques. L’autre conclusion qui est aussi très importante, c’est le fait que les populations ont de moins en moins confiance à la CENI. Cela s’explique par le fait que, d’une façon générale, le gouvernement n’est pas bien perçu à Conakry. La défiance des populations vis-à-vis de l’organe de gestion électorale s’explique par le les dysfonctionnements au sein de cette institution », a expliqué Kabinet Fofana, président de l’AGSP.
A l’issue de cette étude, de données chiffrées ont été mises à la disposition des acteurs sociaux, notamment les médias, sur cette question. L’AGSP a pris pour repère, les données du fichier électoral des élections présidentielles de 2015 pour établir la cible et l’espace. 1000 questionnaires exploitables ont été donc administrés par 20 enquêteurs sous le contrôle de 5 superviseurs responsables d’équipes et deux coordinateurs.
Ci-dessous, données chiffrées :
– Taux de recensement des citoyens : 77% des citoyens interrogés à Conakry, sont recensés (recensement de 2015)
– Confiance dans l’organisation des élections législatives : 36,7% des enquêtés disaient ne pas avoir confiance et 27% disaient le contraire ;
– Confiance dans la CENI actuelle : 44% des enquêtés n’ont pas confiance en l’activité de la CENI, 39,1% ont confiance et 13,3 n’ont pas exprimé d’avis
– Intention de vote :
71,6% disent prêts à voter pour un jeune aux prochaines élections
55,4% disent prêts à voter pour une femme aux prochaines élections
– Participation à la campagne : 48,2 des citoyens interrogés sont prêts à participer à une campagne dans leur commune
– Intention de vote : si une élection était organisée aujourd’hui, 44,9% des citoyens interrogés seront indécis, 43,6% auraient voté pour un parti et 11,5% n’auraient voté pour aucun parti. Si les élections avaient eu lieu en décembre dernier, 57,8% voteraient pour les partis d’opposition, 29,2% voteraient pour la mouvance et 11% ont refusé de répondre pour quel parti ils voteraient.
– Perception sur le changement constitutionnel : 62,4% des interrogés se disent favorables à la cause du FNDC, 26%de cet effectif y milite d’ailleurs. Par contre, 35,8% sont défavorable à la cause.
– Positionnement des médias par rapport face au changement constitutionnel : 46,2% des sondés pensent que les médias ne devraient prendre position et 16,4% sont sans avis
– Positionnement des coordinations régionales : 44,3% des sondé pensent que les coordinations régionales doivent participer au débat sur la Constitution contre 36,8% qui pensent qu’elles devraient se tenir en dehors
– Perception de la gouvernance du président Alpha Condé : sur l’ensemble, 77% ne sont pas satisfaits 31,5% ne sont pas d’ailleurs pas du tout satisfaits
– Les nominations et l’élite au pouvoir : 74,3% des interrogés jugent négative les nominations. Quand à l’élite au pouvoir, 61,2% la jugent négative. La gouvernance dans certains secteurs est perçue positive dont l’hôtellerie, 68,6% et l’énergie 65,6%
-Parole du président de la République : 61,3% n’ont pas confiance en la parole du président
– Confiance dans les institutions : 65,4% des citoyens ont confiance à l’armée, 65,4% n’ont pas confiance dans les actions de la police, 55,2% n’ont pas confiance à la justice guinéenne contre 44,8%.
MohamedNana Bangoura