Le Centre de recherche CERF et l’African Center for Electoral Transparency (ACET) viennent de réaliser une enquête nationale sur la « Participation politique des femmes en République de Guinée » dans les chefs-lieux des 7 régions administratives plus la ville de Conakry.
Ces travaux ont permis de tirer plusieurs enseignements sur la participation politique des femmes en République de Guinée. L’étude montre en effet que plus de la moitié des femmes n’aiment pas la politique et elles restent très insatisfaites de leurs engagements en politique et cela, quelle que soit la région d’habitation.
- Les facteurs les plus déterminants que les femmes prennent en compte au moment de l’engagement en politique sont la perception de la politique comme un milieu d’homme, les responsabilités familiales, le niveau de confiance en soi et le poids de la religion et des coutumes.
- Cette étude nous enseigne ensuite que le premier facteur qui influence le plus sur les différentes étapes (éligibilité, recrutement, élection, exercice du pouvoir) de la carrière politique des femmes en République de Guinée c’est la prédominance d’un modèle masculin dans la vie politique. C’est près de 40 % (39,4 %) des femmes guinéennes qui le pensent. D’autres facteurs comme la conception que la société guinéenne a de la politique, l’influence des réseaux ou le programme de développement du leadership féminin ou le soutien des partis politiques aux candidatures féminines entre autres reviennent le plus souvent. Selon les femmes, le système électoral guinéen influence très peu (seulement 3,9 %) sur les différentes étapes de la carrière politique des femmes. Ce qui montre la faiblesse du système électoral dans le cadre de l’incitation à la participation politique des femmes.
- La violence envers les femmes en politique (violence basée sur le genre), la double charge domestique et professionnelle ainsi que le poids de la religion et des coutumes restent les premiers facteurs qui empêchent l’engagement des femmes en politique. Ces facteurs sont suivis par les capacités financières (16 %) ; le niveau d’instruction (12 %) et le manque de motivation (7 %).
- Enfin, les stéréotypes et rôles sociaux attendus, la socialisation et l’éducation reçues, la division du travail en place et l’image des femmes véhiculés par les médias ont une influence négative sur l’engagement et la carrière politique des femmes.
Ci-joint le rapport complet avec les recommandations