Guinée : un autocrate appelé Alpha Condé (par Mamadou Pathé BARRY)

On n’y changera rien ! Jusqu’au bout du bout, il ne se réformera guère. La bagarre politique, c’est son dada. De toute évidence, il se coltine mal un calme plat au front politique, préférant la confrontation au dialogue, comme cela est le cas depuis qu’il est aux commandes du pays. En face, une opposition, en dépit de tout, qui n’a rien perdu de sa hargne. Et c’est reparti pour de nouveaux carambolages !

A chaque saison, son lot de commotions sociétales et politiques. Ainsi va la Guinée depuis près de dix ans. Comme si le lourd passif engendré par la smalla de précédentes bourrasques, ne suffisait pas, le pays renoue avec ses vieux démons et retombe dans ses travers politiques, les mêmes qui le tailladent depuis toujours. Les mêmes causes produisant les mêmes effets. Oui, la mauvaise foi des acteurs notamment de ceux qui ont l’initiative de l’action, combinée à une inclination à la limite du génétique de président-fondateur, pour la confrontation, pour la bagarre politique, donc le peu de propension de celui-ci pour le dialogue, ont eu et continuent d’avoir pour effet pervers de plonger le pays dans une ébullition permanente, ce qui n’a jamais permis un climat politique de nature à attirer plus d’investissements directs étrangers, en dépit de tout le tombereau de voyages effectués par le président autrefois bien-aimé des siens, pour dit-il ‘’ vendre la Guinée’’ comme Trump le Boeing américain, Macron les rafales de la France. Sauf qu’à la différence de ceux-ci, lui, son pays est en constant bouillonnement politique, du fait de lui-même, qui depuis neuf ans, bientôt dix ans, torpille les processus de dialogue qu’il n’a acceptés que le couteau sous la gorge et foule au pied les les lois du pays. Conséquence, c’est le serpent qui mord sa queue, les conflagrations lui retombant toujours sur le râble, sans qu’il ne s’en soucie, outre mesure. De toutes les façons, il n’y a rien à faire, comme précédemment, il a décidé de dédier ses deux mandatures, les seules qui lui soient permises par notre constitution, aux manifestations politiques et à leur cortège funeste de casses et de vies humaines consumées dans de la violence gratuite. Nous y revoilà à nouveau.

L’opposition ou ce qu’il en reste, n’ayant d’autre choix que d’y recourir, chaque fois qu’il faut aller à une élection. Oui, en Guinée, sous les soleils de Fama Alpha Condé, tout s’arrache, rien ne s’obtient sans bagarre politique, même ce qui est consacré dans la constitution. Au-delà des élections législatives dont l’opposition réclame à cor et à cri la tenue dans des conditions de transparence et d’équité, le Peuple de Guinée ne demande pas la lune à Alpha Condé, elle veut simplement lui dire qu’il y a longtemps que sa gouvernance a échoué à offrir des perspectives à la Guinée et aux guinéens, que lui-même, viole systématiquement les lois de la République, bafoue la constitution, et ignore superbement ses deux serments.

Oui, ce Peuple, ne demande pas monts et merveilles, il exige de lui que les institutions du pays, fonctionnent, qu’elles ne soient pas continûment caporalisées, que tous les guinéens, soient traités équitablement devant la justice, qu’il n’y ait pas une justice sélective, une justice à deux vitesses, elle demande simplement que le pays soit gouverné autrement, de sorte qu’il y ait plus de richesses à redistribuer, quoi d’autres enfin ? Que les auteurs et commanditaires des violences politiques enregistrées sous sa gouvernance, soient identifiés et condamnés et par dessus tout, qu’il retire son projet de réforme constitutionnelle qui a eu le don de mettre le pays à feu et à sang.

L’heure est grave, très grave, à cause du refus obstiné d’un vieil homme sans sagesse de tenir parole, de respecter l’engagement pris devant ses concitoyens il y a neuf ans à Conakry, une main sur le cœur, l’autre sur la constitution; à cause du refus d’un Alpha aux innombrables rides de remplir dignement, dans les limites réglementaires, les devoirs de sa fonction, de pauvres hères sont en train d’être mutilés, plusieurs dizaines de Guinéens continuent de tomber sous les balles assassines de ceux qui sont censés les protéger.

Ma très chère patrie, la Guinée, se rue dans de violentes turbulences. Le fléau endémique des troisième mandats aura eu le dessus. Un phénomène qui fournit des arguments aux détracteurs de l’Afrique et étaye la façon dont nous sommes vus et jugés au-delà de nos frontières. Il se dit de nous que “l’Africain n’est pas un homme de parole; les serments, pour lui, ne sont que des mots, et les mots que du vent”. Ce n’est pas seulement un cliché!

Mamadou Pathé BARRY, journaliste et citoyen engagé

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