A la veille de la célébration de la journée mondiale contre le VIH-SIDA, ce lundi 30 novembre, au CHU Donka, Hasmiou Camara marié et père de quatre enfants a raconté son parcours de vie avec le sida.
Devant la presse, celui-ci est revenu sur la stigmatisation dont il a subi il y a 15 ans. Lisez plutôt son témoignage
« Je suis une personne qui vit avec le VIH-SIDA il y a de cela 15 ans jour pour jour. Je travaillais au port de Friguia en tant que conducteur du train. J’ai eu cette maladie en 2005. Je pouvais faire un mois de maladie et une semaine de travail. Un jour mon chef de service m’a appelé au bureau. Il me dis que je suis une personne courageuse, tu es régulier au service, mais vu ton état sanitaire, je préfère que tu reste à la maison pour te traiter . J’ai pris mes bagages, suis rentré à la maison. J’ai fait deux mois à la maison. Un jour, je suis revenu au service, j’ai commencé à travailler, mais le même chef de service m’a appelé dans son bureau ouvert, pour dire pourquoi suis revenu pour le travail alors que j’ai le Sida? Il a répété ce mot avec insistance. Il m’a aussi dit qu’il n’a plus de temps à perdre avec moi. Il m’a chassé de son bureau. Le chef de service m’a fait accompagner jusqu’au niveau du portail. Ils ont fermé la porte , suis rentré à la maison frustré, le moral très bas. Un jour je regardais la télévision, j’ai vu une publicité sur la présence des médecins sans frontières à Matam pour la prise en charge gratuite du VIH. C’est ainsi que le lendemain je me suis porté volontaire en me faisant dépister dans ce centre . Le résultat est sorti positif….j’ai pris régulièrement les médicaments, aujourd’hui je mène une vie positive sans aucun problème. J’ai eu 3 enfants qui ne sont pas porteurs de la maladie. Aujourd’hui ce n’est pas le VIH qui tue, mais la stigmatisation. Quand tu es stigmatisée, c’est le désespoir qui s’installe dans la tête» a-t-il conclu sur un ton émouvant.
Il faut noter qu’en 2019, 3 mille 100 personnes sont décédées des suites du VIH-SIDA en Guinée, alors que cette maladie est traitable.
Saidou Barry