Depuis des semaines maintenant, l’on constate une augmentation de 500 GNF sur le prix du pain dans plusieurs quartiers de Conakry.
Cette situation qui n’est pas du goût des ménages, est perçue comme une hausse fantaisiste, pourtant rejetée à bloc par l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée. Selon le président de cette structure, la faute n’est imputable qu’au Directeur national du commerce intérieur et de la concurrence.
« La faute ne provient pas de l’union nationale des boulangers de Guinée. Ils ont tenu la réunion en ville avec une centaine de boulangers. Ils ont demandé aux boulangers de recenser les problèmes et de les remonter au ministère, mais jusque-là, il n’y a aucune suite. La faute n’est pas de l’union nationale, c’est plutôt à Monsieur Yombouno, Directeur national du commerce. Il a géré le problème des boulangers sans informer le président communal du commerce de Ratoma », a expliqué Elhadj Alpha Oumar Sacko, président de l’union nationale des boulangers et pâtissiers de Guinée.
Cette accusation est rejetée en bloc par le Directeur national du commerce intérieur et de la concurrence, Emilie Yombouno. A en croire celui-ci, ce fut un étonnement pour lui et son service, de constater une augmentation contraire aux prix inclus dans le protocole d’accord signé entre les parties.
« Ce fut un étonnement pour moi de constater en tant que Directeur national du commerce intérieur et de la concurrence mais aussi en tant que consommateur de constater cette augmentation. Je ne saurai donner les raisons, mais ce que je peux vous dire, c’est que je suis préoccupé puisque j’en assure l’entière responsabilité de l’application de la réglementation commerciale. Monsieur Sacko qui m’accuse, a proposé qu’une campagne de sensibilisation soit menée. C’est lui d’ailleurs qui, dans un premier temps, a pris des boulangers indélicats pour les envoyer à la gendarmerie. Ensuite, il y a eu une deuxième tentative, j’ai été saisi par l’union des consommateurs. On a tenu une réunion au cours de laquelle Monsieur Sacko lui-même a reconnu qu’il n’était pas question d’augmenter le prix du pain. Ce que je ne comprends pas dans la démarche de ces boulangers, c’est que dès que tu commences à travailler avec l’ensemble des structures, ça dérange. Pourquoi ça dérange ? Est-ce que je n’ai pas le droit de travailler avec toutes les entités ? Est-ce que je n’ai pas le droit, au delà du président de l’union, de travailler avec les antennes ? Si Sacko vous dit que je suis responsable, la vérité c’est que c’est lui le premier saboteur. La réalité, c’est que ce n’est pas une question d’augmentation mais c’est juste une question de sabotage parce que quelqu’un ne voudrait pas que l’administration travaille avec quelqu’un d’autres si ce n’est que lui. Je suis témoin de l’augmentation du prix du pain ici depuis l’enfance, ça n’a pas changé la vie des boulangers encore moins les boulangeries. La solution aujourd’hui, il faut aller vers une approche semi-industrielle », a-t-il expliqué.
Pourtant, soutient ce cadre, le ministère déploie assez d’efforts pour maintenir le prix normalisé. Parmi ces mesures, a-t-il dit, figure « la non-augmentation du prix du sac de farine que les boulangers eux-mêmes ont témoigné au cours d’une rencontre récemment ».
« Ce qu’on va faire contre les boulangers qui vendent du pain au prix contraire au protocole d’accord, nous avons des instruments à notre niveau que nous appliquerons. Ce matin, ils sont tous avertis à savoir les deux entités de boulangers et les services déconcentrés à la base. Dans les prochains jours, nous engagerons des initiatives nécessaires pour pouvoir amener des gens qui se livrent à cette pratique, à être plus disciplinés puisqu’encore une fois, nous avons un cadre de concertation qui est l’endroit indiqué pour toute revendication et de recherche de solution. Ceux qui pensent qu’ils seront les seuls interlocuteurs de l’Etat se trompent », a-t-il conclu.
MohamedNana Bangoura