Il fait partie des rares jeunes qui n’aiment pas la démagogie et qui essaient de vivre à la sueur de leurs faces. Seulement notre amoureux de la paix est si naïf qu’il est devenu un danger pour sa propre santé. Il fait de mauvais choix.
Il a entrepris en 2018, la marche de Kindia à Conakry pour l’Alternance en 2020, la mémoire et contre la corruption. Nous avons créé avec lui, le 2 janvier 2019 le premier mouvement de lutte pour l’Alternance et l’avons dénommé « Patriotes Pour l’Alternance et le Salut ». Nous avons refusé de nous associer aux mouvements dont les moyens de lutte nous semblaient impertinents et violents. Seuls nous avons mené un combat pacifique et digne d’admiration. Il était lui-même présent sur tous les fronts. Nous avons distribué des milliers de tracts à la devanture des universités, dans les rues, cafés et marchés. Nous avons marché sous la pluie et même été kidnappés alors que nous menions une campagne pacifique aux abords de l’Université de Sonfonia.
Monsieur Ibrahima SANOH a participé aux débats d’idées alors en vigueur dans notre pays. Nous avons fait la même chose aussi. J’ai moi-même participé à plus d’une dizaine d’émissions interactives et à des confrontations d’idées. Certains de nos amis ont participé aux émissions dans les différentes langues du pays. Le mouvement des Patriotes Pour l’Alternance et le Salut s’est toujours voulu pacifique et républicain. Il a en son sein les Guinéens de toutes les régions et religions.
Alors que le combat contre le troisième mandat prenait une autre tournure, nous avons convoqué une réunion pour décider si nous devrions participer ou non à un mouvement appelé « Amoulanfé » qui avait sollicité une alliance. A la majorité des membres, notre décision était la non-participation. Nous ne voulions pas être un appendice d’un parti politique pour ne pas perdre la liberté de ton qui nous est tous cher.
Monsieur Ibrahima SANOH, vous avez fait plusieurs contributions intellectuelles à travers des livres et articles, vous avez pris plusieurs positions courageuses, mais votre naïveté sans commune mesure vous empêche de contribuer positivement au progrès du pays. Le 15 septembre 2020, nous nous étions réunis en Assemblée Générale Extraordinaire pour donner une suite au combat de notre mouvement. Notre position était, après les votes, de ne pas soutenir un parti et de rester neutres. Le lendemain, vous nous avez conviés à une autre réunion et vous aviez une idée arrêtée : soutenir le candidat de l’UFDG. Nous étions réticents et opposés à ce choix suicidaire. Vous nous avez rassurés : nous parlerons des idées et ne souscrirons pas à la violence qu’elle se refusera. Nous sommes allés sans contrepartie et sans aucune garantie. Le 17 septembre 2020, nous avons été à la cérémonie de présentation des premiers mouvements de soutien au candidat de l’UFDG ; j’ai eu l’estime honneur de lire la déclaration des mouvements.
Monsieur Ibrahima SANOH, depuis cet évènement quel responsable du parti dont nous soutenons le candidat nous a appelés ? Il y a quelques jours, plus de 500 mouvements de soutien ont été présentés au siège de l’UFDG. Aucun des mouvements au nom desquels vous avez parlé n’y a été convié. Pourquoi ? Les responsables des différents mouvements et même leurs membres sont dans les directions de campagne. Ce n’est pas le cas pour notre mouvement et les autres au nom desquels vous avez parlé. Monsieur Ibrahima SANOH, sommes-nous tous incompétents pour être négligés et méprisés ? Acceptez-vous d’être réduit à un simple louangeur alors qui a toujours parlé des idées et des plus ingénieuses ?
Monsieur Ibrahima SANOH, vous qui aimez les idées où est le projet de société du candidat à qui vous avez vendu les combats du mouvement à un prix si bas ? Nous entendons que vous auriez reçu en retour de votre soutien des sommes d’argent. Je ne veux pas y croire. Ce que vous cachez sera connu. Mais je vous sais si naïf que vous n’y avez rien eu et que vous vous êtes engagé au nom de la défense des idées et des principes qui n’existent pas dans ce pays et auxquels vos partenaires ne souscrivent pas. On vous a utilisé et, aujourd’hui, personne ne veut plus croire ni en votre neutralité, ni en votre désintéressement.
A cause de notre naïveté, assez de jeunes sont déçus et ne se reconnaissent plus à travers ce que vous faites. Nous ne pouvons pas accepter le manque de respect qui est fait à notre égard. Comme vous avez toujours dit que vous êtes un homme de paix, étant donné qu’on ne se reconnait plus dans ce vous faites, nous nous désolidarisons de votre soutien à un candidat qui a grand-peine à parler de son projet de société et dont les partisans font le culte de la personne. Nous disons qu’il vous faut vous ressaisir. Rassissiez-vous ! Alors vous serez utile à vous-même et à la Guinée. N’est-ce pas vous qui avez dit qu’on doit vouer allégeance à la Guinée et non à un homme ?
André Kamano
Chargé de la communication du mouvement des Patriotes Pour l’Alternance et le Salut.