Désormais l’importation des motos tricycles à usage de transports en commun en République de Guinée, reste interdite jusqu’à nouvel ordre.
C’est une décision du ministère du commerce et des PME et celui des transports prise cette semaine à Conakry.
Mais apparemment, celle-ci passe mal chez des conducteurs de cet engin roulant ainsi des usagers qui l’utilisent. En tout cas, c’est ce qui ressort de nos échanges avec la plupart de nos interlocuteurs rencontrés ce samedi 4 mars 2023 au niveau de plusieurs carrefours.
Interceptée à bord d’un tricycle, Fatoumata Camara se sent bien avec cet engin contrairement aux taxis qui prennent des gens par tronçon. Cette jeune dame qui a préféré gardé l’anonymat pense qu’un compromis doit être trouvé par rapport à cette situation.
« Ce que le gouvernement fait c’est très difficile à comprendre. Ce tricycle aide beaucoup de gens dans la circulation. Les gens sont nombreux plus que les véhicules. Et, avec les taxis nous avons assez de difficultés surtout avec le découpage des tronçons. Moi, je souhaite qu’ils se comprennent afin de trouver une solution », a-t-elle dit.
Mouctar Bah, est un conducteur de cet engin depuis plusieurs mois maintenant. Pour lui, ce moyen de transport aide aujourd’hui beaucoup de jeunes sans emploi à subvenir à leurs besoins. Donc, interdire l’importation ce véhicule n’est pas une bonne chose.
« Les personnes qui conduisent ces tricycles aujourd’hui, la plupart d’entre elles sont des jeunes sans emploi et qui n’ont aucun projet si ce n’est de conduire cet engin. Il y a également des gens qui n’ont jamais été à l’école. Donc, j’invite de tout mettre en œuvre pour trouver un consensus, afin de lever l’interdiction de l’importation », a-t-il demandé.
Pour ce jeune débrouillard rencontré au carrefour Cosa, ce tricycle est d’une grande aide pour la population, c’est pourquoi il invite l’État à faciliter les choses.
« Interdire l’importation de ce tricycle, c’est amener les jeunes au chômage, parce qu’il y a des milliers de jeunes qui sont au chômage et qui se débrouillent à travers ce boulot. Ce véhicule facilite également le déplacement pour nous les usagers surtout avec des embouteillages interminables de Conakry. Les autorités doivent trouver une solution afin de permettre aux jeunes de travailler », selon Thierno Sadou Baldé, usager.
Tout comme ses prédécesseurs, Oumar Barry conducteur croisé au carrefour Cosa a dit ceci.
« Cette décision ne nous arrange pas, parce qu’il n’y a pas d’emploi dans ce pays. Ils beaucoup de jeunes qui se retrouvent dans ce métier et qui ont de l’expérience, mais ne peuvent pas travailler dans l’administration publique. Le gouvernement peut voir une autre manière pour interdire ça tout en créant des emplois pour ces jeunes s’il y a beaucoup de rentabilités par rapport à ce qu’ils sont en train de faire. Mais, quand ils décident autrement il y aura des chômeurs », confie ce père de famille
Alseny Soumah, lui préfère l’organisation des formations pour tous les conducteurs de tricycle, plutôt que son interdiction.
« Il y a des gens qui conduisent ce tricycle sans connaître les règles de la bonne conduite. Au lieu d’interdire son importation, le mieux serait d’organiser des séances de formation pour ces conducteurs, leur apprendre des choses concernant la circulation. Moi, c’est ce que je pense et c’est la solution », a affirmé ce jeune conducteur rencontré à Kipé.
Reste à savoir si les autorités vont revenir sur leur décision, compte tenu du tollé provoqué.
Mama Adama Sylla