Comme chaque année, ce mardi 03 mai 2022, l’humanité célèbre la journée internationale de la liberté de la presse. Cette journée qui consiste à mettre en lumière toutes les questions relatives à la liberté de la presse, est placée cette année sous le thème ‘’Le journalisme sous l’emprise du numérique’’.
En Guinée, si certains estiment que la liberté de la presse a perdu sa place depuis belle lurette, pour Dr Bangaly Camara, journaliste enseignant chercheur, plusieurs manquements sont constatés dans l’exercice de ce métier. Et, c’est pourquoi il a interpellé les journalistes sur le respect de l’éthique et de la déontologie pour éviter tout amalgame.
« Tout métier va avec ses desideratas. C’est vrai que quelque part dans l’exercice de ce métier on peut avoir les dérapages, soit au niveau cognitif ou parfois sur le plan émotionnel, la personne se met dans une position de prise de position par rapport à un fait. Nous sommes conscients et sûrs quand même, qu’il y a des situations qui sont inconfortables. Aujourd’hui, quand vous regardez le paysage médiatique guinéen, vous voyez qu’il y a beaucoup de journalistes qui sont dans les accointances politiques, idéologiques, physiologiques et qui vont jusqu’à afficher leur appartenance politique. Je dirai à ces journalistes de respecter l’éthique et la déontologie de ce métier et l’exercer en toute conscience, en toute honnêteté dans la plus grande impartialité. Aussi il y a beaucoup qui pratiquent ce métier et n’ont pas connaissance du domaine en tant que tel. Il faudrait que ces journalistes acceptent de se former, de se former soi-même beaucoup pour que lorsqu’ils embrassent ce métier, qu’ils puissent le faire en toute conscience et en toute responsabilité », a-t-il insisté.
Toute fois, l’enseignant-chercheur se félicite du respect de la liberté d’expression et d’opinion dans le domaine du journalisme car plusieurs textes de lois existent en Guinée.
« Je pense quand même que malgré quelques vicissitudes qu’on rencontre dans le domaine de la presse, la liberté quand même est consacrée parce que les textes en font foi. Aussi bien au niveau de la constitution que celle de la loi fondamentale. Il y a des dispositions qui sont prises en faveur de la liberté de la presse et de même aussi nous avons une loi organique la L002, qui consacre de son tour cette liberté d’expression et d’opinion à travers nos médias. Donc, on peut dire que sur le plan légal, juridique il y a bel et bien la liberté de la presse qui est consacrée et aussi la Guinée a ratifié les textes fondamentaux de base notamment la déclaration universelle des droits de l’homme. Dans ses dispositions 19 et la charte africaine des droits de l’homme également, je crois dans ses dispositions 09 plus le pacte international relatif au droit civique, politique qui sont les textes fondateurs de la liberté d’expression et d’opinion. Donc, sur ce plan nous pouvons dire que nous sommes fiers ! », s’est-il réjouit.
Cet enseignant appelle à une convention collective des journalistes et professionnels de médias pour permettre d’exercer dignement ce métier.
Mama Adama Sylla