Boubacar Sanso Barry, fait partie de cette catégorie de personnes vivant avec un handicap, qui ont su braver cette déficience physique, pour vivre correctement dans la société.
C’est d’ailleurs une référence dans un pays comme la Guinée, où la plupart des personnes porteuses de handicap se livrent à la mendicité, faute de moyens.
Dans un entretien accordé à notre rédaction, à l’occasion de la journée internationale des personnes handicapées, l’Administrateur du site d’information, Ledjely.com, par ailleurs chroniqueur au groupe Djoma Médias, a dévoilé le secret de sa réussite.
«Premièrement, ma famille a très tôt accepté, a cru devoir me percevoir et me voir comme un enfant ordinaire, au-delà de mon statut physique et qui, par conséquent m’a envoyé à l’école. Je pense que c’était le premier choix fondamental, parce que si je n’avais pas été à l’école, je n’aurai pas été ce que vous venez de citer. Deuxièmement, c’est après l’université, sur le marché de l’emploi. J’ai fini l’université en 2007. J’ai pu trouver un emploi 3 ans plus tard avec Justin Morel Junior, au compte de son site, à l’époque Guineeconakry.info. Mais, pendant ces 3 ans, j’avais tapé la porte chez plusieurs employeurs, où ça n’avait pas marché, j’imagine, je n’ai pas la certitude que c’était aussi en partie lié à mon statut. Donc, le fait que les employeurs aussi, une fois, qu’ils sont en face d’une personne porteuse de handicap, ils ne rejettent pas la candidature en se référant à la conception générale qu’on a de cette catégorie de personnes, pour moi, ça c’était un facteur. Si depuis 2007, je n’avais pas trouvé de l’emploi qui sait? Peut-être que je me serai retrouvé dans la rue. Donc, pour moi, ce sont les deux points fondamentaux qui peuvent expliquer ma trajectoire» a-t-il relaté.
Pour Boubacar Sanso Barry, la mendicité n’a rien d’honorable, les personnes qui la pratiquent par manque de soutien sont exposées à d’énormes risques.
C’est pourquoi, il invite l’État ainsi que les parents à redoubler d’efforts, afin que ces personnes démunies soient autonomes.
«Pour le moment, on n’a pas beaucoup de personnes handicapées qui ont relativement réussi leur vie, de manière à ce que d’autres enfants puissent s’inspirer d’eux. Les familles doivent savoir que mettre un enfant au monde, c’est s’en occuper, lui garantir un certain nombre de droits. Du côté des autorités, il faudrait qu’on dépasse les slogans creux et qu’on aille sur le terrain recenser par exemple, ceux qui sont dans la rue, en fonction du niveau du handicap, et de la nature du besoin. Et mettre en place des programmes d’insertion par des activités génératrices de revenus, en mettant notamment des financements et en accompagnant par le renforcement des capacités», a-t-il invité.
Hadja Kadé Barry