Considérée comme le château d’eau de l’Afrique de l’ouest, la Guinée est aujourd’hui confrontée à une pénurie d’eau potable.
Les populations vivant dans la capitale Conakry peine de nos jours à se procurer de l’eau, une substance indispensable à la vie.
A l’occasion de la journée mondiale de l’eau, ce lundi 22 mars, notre reporter s’est rendue dans la commune de Dixinn et au quartier Dar-es Salam pour toucher du doigt cette triste réalité qui crève les yeux.
Dans un ménage à Dixinn Bora, une zone peuplée de Conakry, cette mère de famille rencontrée nous confie combien elle débourse pour se procurer de l’eau.
“Imaginez un bidon à 1 000gnf c’est avec combien de bidons, nous allons faire nos besoins vitaux (se laver, préparer, et faire la vaisselle) c’est énorme pour nous et cela date depuis des années. Moi par exemple, je paie 20 000 GNF chaque trois jours pour avoir de l’eau. Pourtant, nous avons des barrages qui nous permettent d’avoir de l’eau propre sans aucune souffrance. Parfois, nous nous demandons où est ce que ces gens puisent cette eau ? Est-ce que leurs bidons sont propres surtout avec cette double pandémie de covid-19 et Ebola”, s’inquiète cette trentenaire Mariame Sylla.
Quant aux gérants de charrettes à bidon d’eaux, ils n’ont pas manqué d’évoquer les problèmes auxquels ils sont confrontés quotidiennement.
“Nous venons puiser ici mettre dans les charrettes pour aller revendre le bidon à 1 000gnf dans plusieurs familles à Dixinn ici. Depuis plusieurs années, une bonne partie des citoyens de cette partie de la capitale n’ont pas d’eau et on les envoie l’eau dans leurs différentes concessions sans qu’ils ne se déplacent. Certains le font trois fois dans la semaine. Avant, cela n’existait pas les gens prenaient des sceaux et parcouraient des kilomètres pour en avoir”, a rappelé monsieur Diallo.
Si à Dixinn les populations s’approvisionnent à travers les charretiers, à Dar es Salam, commune de Ratoma, depuis 15 ans est en manque d’eau potable. Les citoyens se tournent vers les forages et puits pour avoir cette denrée qui est source de vie.
“Depuis 2002, nous n’avons pas d’eau à la pompe. Nous parvenons à avoir de l’eau grâce aux particuliers qui ont des forages et des puits. Avec ça aussi, il faut faire la queue et imaginez un seul forage pour un quartier aussi peuplé que Dar es Salam. Et s’il n’y a pas de courant, c’est un véritable problème. Nous profitons de l’occasion pour plaider auprès des autorités surtout la SEG de revenir revoir nos installations car l’eau est une denrée dont on ne peut pas s’en passer, elle est source de vie”, a fait savoir un des citoyens qui a gardé l’anonymat.
Selon des statistiques, près de 3 milliards de personnes n’ont pas accès à l’eau potable dans le monde. Une problématique qui touche particulièrement les femmes et les fillettes.
Aïssata Barry