Des informations publiées dans la presse la semaine dernière font état de la création d’un barreau près la Cour d’appel de Kankan. Ce barreau, s’il est créé, regroupera principalement les avocats installés à Kankan et à N’Zérékoré.
Désormais, il y aura le barreau de Conakry et celui de Kankan. Si sur le plan légal, la création d’un second barreau ne pose pas de problème, beaucoup d’avocats s’interrogent sur l’opportunité de cette décision.
Il faut rappeler, pour mieux comprendre le problème, que selon l’article 16 de la loi qui régit la profession d’avocat, lorsqu’un minimum de dix avocats sont installés auprès d’une Cour d’Appel, ils peuvent former un barreau.
Mais depuis longtemps, plus d’une dizaine d’avocats sont installés à Kankan et à N’Zérékoré. Ils auraient donc pu créer un second barreau bien avant aujourd’hui. Pourquoi, c’est maintenant qu’ils y ont pensé ?
D’après certaines indiscrétions, tout est parti des résultats du dernier concours d’accès à la profession d’avocat. Sur plus de deux cents candidats, seuls neuf ont été retenus en fin de compte. Ce qui a provoqué le courroux de nombreux avocats y compris des membres du Conseil de l’Ordre qui ont vu leurs » candidats » ajournés.
En créant un second barreau, certains avocats pensent qu’ils pourraient désormais organiser l’examen d’accès à la profession d’avocat en se passant du Barreau de Conakry. Or, d’après nos sources, même avec plusieurs barreaux, l’examen en vue du certificat d’aptitude à la profession d’avocat (CAPA) est national et un barreau ne peut l’organiser seul.
Aujourd’hui, c’est l’avenir même de la profession d’avocat en Guinée qui est en jeu. C’est pourquoi, l’assemblée générale prévue le 24 décembre prochain risque d’être houleuse.
Mohamed Bangoura