Manque total d’infrastructures de base, pauvreté, insalubrité, chômage, la préfecture de Kérouané manque de tout ou presque.
Située à 788 kilomètres de la capitale Conakry, cette préfecture ne semble pas incluse dans les projets développement initiés par les régimes qui se sont succédé.
Circuler sur les routes, complètement défoncées et poussiéreuses, avec des nids d’éléphant, relève d’un parcours de combattant pour les usagers, plongeant ainsi la population dans la psychose, d’autant plus que cette ville historique de Sanankoro n’a jamais vu un centimètre de goudron.
A part l’eau courante qui coule des robinets, nous apprend-on, le problème de courant électrique se pose également.
Face au garde de Sceaux, le Sotikemo Elhadj petit Fodé Camara, s’est d’abord plaint du refus de près de 100 médecins mutés par le gouvernement guinéen de regagner Kerouané. Conséquence, l’hôpital préfectoral est confronté à un manque criant de personnel. Il a ensuite exprimé le besoin de la population en termes de bitumage des voiries urbaines, qui sont dans un état piteux.
« En 2019, le gouvernement avait muté dans notre préfecture 97 médecins dans notre hôpital, mais ils sont tous partis, aucun n’est resté. Comme il y a l’impunité dans le pays, ces médecins ne se sont jamais retournés à leurs postes et n’ont jamais été remplacés jusqu’à ce jour. Notre hôpital est bâti sur 3 hectares, mais il est presque vide parce qu’il n’y a pas de personnel. Il y a des appareils dedans, mais pas de médecin pour les utiliser, c’est cela notre préoccupation. A la gendarmerie également, il y a peu d’agents alors que s’il y a peu, ils ne pourront jamais répondre aux aspirations de la population. Tous ces aspects je me pose la question, est-ce que tous les fonctionnaires peuvent rester à Conakry ? Je dirais non ! », a-t-il indiqué à son hôte.
Elhadj Fodé Camara « Petit » a ainsi sollicité une correction de cette situation en faveur des populations de Sanankoro. Car, d’après lui, des trois régimes qui se sont succédé, aucun n’a réalisé ses promesses à leur endroit.
« Nous demandons au ministre de nous corriger cela. Beaucoup de promesses nous ont été données ici à Kérouané, mais elles n’ont jamais été réalisées. Depuis l’indépendance, nous avons été promis par les trois régimes qui se sont succédé, ils nous ont tous promis de goudron, mais jusqu’à ce jour, ici à Kérouané, on entend seulement parler du goudron, mais on ne connaît pas sa couleur », a déploré le Sage.
Le ministre de la justice et des droits de l’homme a donc promis de rendre compte à qui de droit. Mais avant il a invité le sage à élaborer un mémorandum à cet effet.
Alhassane Fofana