Réunis en sommet extraordinaire le 25 mars dernier à Accra au Ghana, les chefs d’État ouest-africains ont exigé à la junte guinéenne de fournir d’ici un mois un calendrier « acceptable » de la transition.
À quatre (4) jours de cette mise en demeure prononcée par les dirigeants de la Communauté Économique des États de l’Afrique de l’Ouest à l’endroit du Colonel Mamadi Doumbouya et son équipe, aucune information n’a encore filtré sur la durée de cette période transitoire.
Tierno Monénembo qui, au départ avait applaudi les jeunes militaires au pouvoir perd toute lisibilité sur le déroulement de la transition. Il regrette la gestion opaque du pays par le Comité National du Rassemblement et pour le Développement.
Pour ce célèbre écrivain guinéen, les menaces de la CEDEAO risquent d’être exécutées très prochainement compte tenu de la situation.
« Comment donner des conseils à une junte qui n’écoute personne ? Elle fait du n’importe quoi depuis qu’elle est là. Elle va droit au mur. Tant pis pour elle, pourvu qu’elle n’emporte pas le peuple dans sa course folle. Les organisations internationales politiques ou financières ont le droit de brandir des sanctions. Stricto sensu, ce régime est illégal, car issu d’un putsch c’est-à-dire que sa légitimité ne pèse pas plus lourd que le poids d’une mitraillette. Il a bénéficié à son avènement de circonstances atténuantes du fait de nous avoir débarrassé du régime abominable d’Alpha Condé. Mais plus de 6 mois après, on ne connaît toujours ni le délai de la transition ni la composition du CNRD, ces circonstances ne sont plus de mise. L’adhésion populaire s’étant évaporée, les sanctions peuvent s’abattre. Le 5 Septembre dernier, nous avons naïvement pris le Colonel Doumbouya pour le rédempteur. J’ai bien peur qu’il ne soit le fossoyeur de la Guinée. Cet homme n’a rien de rassurant. Le pire est devant nous », a-t-il alerté dans un entretien accordé à notre rédaction, le mercredi 20 avril 2022.
Hadja Kadé Barry